Externalisation de l’infrastructure
Le Cloud Computing prend le dessus
Projets d’externalisation: plus d’un décideur informatique sur deux prévoit d’augmenter la part du budget qui leur est dévolue. Et, cela avec une préférence pour le Cloud et l’IaaS.
Faut-il héberger les infrastructures informatiques de l’entreprise en interne ou en externe ? Plus d’un décideur informatique sur deux prévoit de le faire en externe. Et majoritairement aujourd’hui dans le Cloud Computing qui prend le dessus sur les autres formes d’externalisation comme l’hébergement classique ou l’infogérance. A la fin de cette année, la moitié du système d’information des entreprises sera dans le Cloud, prévoit une étude du cabinet d’étude IDC. Dans le monde, 7 entreprises sur 10 ont investi dans la technologie et les 30 % restant basculeront dans les deux années qui viennent, soutient le cabinet d’analyse. En France, si l’on se réfère à la toute dernière étude CloudIndex (décembre 2014), menée par PAC, (cabinet européen de conseil et d’analyses sur le marché des logiciels et des services IT appartenant au CXP), sur la maturité des entreprises de l’Hexagone, c’est le SaaS (Software as a Service) qui est le premier type de Cloud utilisé pour plus de la moitié des répondants, mais le IaaS (Infrastructure as a Service) est quasi à égalité, le PaaS (Platform as a Service) progressant de son côté de 10 % à 16 % par rapport à juin 2014.
« Avec un Cloud public de type IaaS, la redevance du prestataire, sur la durée, sera généralement inférieure à la somme que l’entreprise aurait investi dans l’achat et l’exploitation de son propre matériel. »
Jean-Michel Bérard, Esker
“La principale caractéristique du Cloud par rapport à l’informatique traditionnelle est la mutualisation entre organismes utilisateurs de ressources (matériels, logiciels, exploitation). Cette mutualisation permet de diminuer le coût unitaire de chaque transaction et par conséquent d’offrir des solutions informatiques plus abordables et plus accessibles à un public plus large (PME, TPE, particuliers). Cette mise en commun des ressources a été rendue possible par le déploiement massif du réseau Internet au cours de ces dernières années. En fonction du degré de mutualisation, les bénéfices induits varient sensiblement, les choix étant faits par les utilisateurs en fonction de leurs contraintes et de leurs stratégies propres”, explique Jean-Michel Bérard, président du directoire d’Esker
Flexibilité et économie à la clé
L’étude PAC indique les trois raisons principales de passage au Cloud. D’abord la flexibilité et la réduction des coûts, confirme-t-elle, pour presque 7 entreprises sur 10. Ensuite, pour 6 d’entre elles sur 10, c’est l’amélioration du time to market et le développement de produits qui comptent. Enfin, pour quasiment le même nombre d’entre elles (59 %), c’est la mise en place de solutions et démarches innovantes qui justifient ce passage. “Les organisations mettent en place des stratégies Cloud qui sont soutenues au plus haut niveau des entreprises et y allouent aussi des ressources dédiées afin de maximiser les chances de réussite”, explique Franck Nassah, SVP opérations PAC France. Outre la flexibilité et les avantages financiers, l’utilisation du Cloud c’est aussi du “confort d’utilisation”, soutient également John Zanni, vice-président senior des activités Cloud et hébergement d’Acronis.
Passer au Cloud
“Si, plutôt que d’exploiter en interne quatre applications différentes sur quatre ordinateurs distincts, une entreprise décide de les faire fonctionner simultanément (dans des machines virtuelles par exemple) sur un matériel unique et plus puissant, elle aura opéré une première mutualisation de ses ressources informatiques en créant un “Cloud” de premier niveau. L’économie réalisée sera égale à la différence entre le coût complet de fonctionnement du nouveau serveur et la somme des coûts des quatre petits ordinateurs qui demandent, en outre, un peu plus de temps d’administration et d’énergie”, explique Jean-Michel Bérard. Si cette même entreprise acquiert un serveur, ou un groupe de serveurs, encore plus puissant pour y héberger toutes ses applications et celles de ses filiales, elle aura créé un “Cloud privé”, enchaîne-t-il. “Elle augmente encore ses économies en mutualisant à l’échelle du groupe les coûts d’achat, d’administration, d’énergie et de maintenance des petites machines dispersées qu’elle aura remplacées.” Reste que gérer un Cloud privé interne à l’entreprise nécessite une gestion technique complexe, avec des équipes compétentes dédiées, et une modernisation permanente. Pour faire “tourner” correctement un datacenter en propre, il faut maîtriser son environnement IT de bout en bout et, au final, les coûts opex et capex sont élevés. L’entreprise peut alors pousser encore plus loin la démarche, ajoute Jean-Michel Bérard, en “louant” de la capacité informatique à un prestataire extérieur pour y installer ses applications. “Dans ce cas, on parle de Cloud public de type IaaS”. L’entreprise s’affranchit alors complètement de l’acquisition du matériel ainsi que de son administration en se reposant sur l’infrastructure établie et maintenue par son partenaire. Le prestataire facture en échange une redevance qui, “sur la durée, sera généralement inférieure à la somme que l’entreprise aurait investi dans l’achat et l’exploitation de son propre matériel.”
Du Cloud privé interne au datacenter extension
Au-delà du Cloud public, les fournisseurs de services dans les nuages proposent aussi aujourd’hui des offres de Clouds privés as-a-service, des “datacenter extensions”. L’idée est simple, selon Aruba, qui publie un livre blanc sur le sujet. Il s’agit, explique son directeur général en France Eric Sansonny de “créer un prolongement de la salle des données, que de nombreuses entreprises possèdent déjà dans leur structure interne, dans le Cloud d’un fournisseur externe”. L’extension créée s’identifie comme un service Cloud de type IaaS en mesure de mettre à disposition de l’entreprise utilisatrice un véritable datacenter virtuel, avec tous les composants que l’on trouve communément dans une salle de données physique – serveurs, réseaux, appliances, stockage, tous recréés virtuellement – et qui gardent les mêmes configurations et règles réseaux d’origine. Redéfinition de toutes les configurations classiques de réseau, des règles et politiques de confidentialité et de protection de l’entreprise : autant de possibilités qui garantissent la sécurité de l’infrastructure alors que, selon John Zanni, “de nombreuses entreprises sont encore prudentes quand on aborde les questions de sécurité. Elles craignent de perdre le contrôle de leurs données et, surtout, de ne pas en connaître la localisation”.
« Un datacenter extension crée un prolongement de la salle des données interne dans le Cloud d’un fournisseur externe. »
Eric Sansonny, Aruba
Des ressources iT exclusives
Pour le fournisseur Cloud Aruba, la différence avec un Cloud public porte sur la qualité de la fourniture des ressources IT. Car, précise-t-il,“dans le cadre d’un Cloud public, les ressources sont fournies en fonction des prestations et de la disponibilité garanties par le type de contrat souscrit, et sont partagées avec les autres utilisateurs du Cloud, alors que le datacenter virtuel créé comme datacenter extension se transforme en une salle de données complètement dédiée et isolée, avec des ressources IT à l’usage exclusif de l’entreprise.” En outre, la fiabilité et la résilience du réseau et du stockage sont garanties par des mécanismes de redondance. Autres atouts du datacenter extension : sa gestion indépendante grâce à la virtualisation avec un contrôle et une augmentation des ressources IT à la demande. Le provisioning et la distribution de serveurs réseaux et stockage virtualisés s’opèrent automatiquement en quelques minutes. Mais aussi des investissements antérieurs préservés, car “l’intelligence du logiciel de virtualisation permet en effet d’optimiser l’emploi des ressources matérielles de l’entreprise, en les équilibrant avec celles du centre des données virtuel : aucun matériel physique n’est sous-employé par rapport à son réel potentiel”. Enfin, Une réversibilité est possible dans l’infrastructure de l’entreprise au niveau des machines associées, des ressources réseau et du stockage.