Accenture : l’expérience du télétravail

Entreprise de conseil internationale, Accenture a innové dès 1995 en mettant en place à son siège les “bureaux partagés” : les collaborateurs n’ont pas de bureaux fixes. Et il y a 5 ans, le groupe a mis en place le télétravail, au travers du plan “Moving Forward.”

Son directeur général France et Benelux, Marc Thiollier, est venu témoigner. D’abord pour lui-même, puisqu’il pratique à titre personnel le télétravail, comme ses collaborateurs. “J’habite à Lyon et je télétravaille une journée par semaine, en l’occurrence le vendredi. J’arrive à rassembler sur cette journée de travail un certain nombre de conférences téléphoniques”.

Des règles structurantes

Au-delà de son cas personnel, les salariés d’Accenture peuvent pratiquer le télétravail trois jours par semaine, un maximum “pour éviter l’isolement” indique Marc Thiollier. Tous les postes sont éligibles, sauf si les conditions ne le permettent pas, comme pour le médecin du travail par exemple. “ Le télétravail est une innovation managériale rendue possible par l’évolution des technologies”, analyse-t-il. “Le principe du télétravail est de pouvoir travailler chez soi presque comme si l’on était au bureau”, et pour en faire la démonstration, Marc Thiollier a lancé lors de la table ronde une vidéo le mettant en scène avec son assistante lors d’une visioconférence, avec une solution permettant le partage et la modification de documents. “La technologie a été un élément déclencheur et facilitateur pour la mise en œuvre du télétravail chez Accenture, explique-t-il, sinon nous ne l’aurions pas fait.”

88% de satisfaction

L’activité du groupe ainsi que le profil des collaborateurs, pour beaucoup de la génération Y, a aidé à cette mise en place. Tout comme la mobilité, inscrite dans les gènes de l’entreprise selon Marc Thiollier: “Quand les salariés ont une promotion à l’étranger, ou une mobilité fonctionnelle, ils ne déménagent pas. Ainsi notre PDG monde, Pierre Nanterme, n’a pas déménagé lorsqu’il a pris son poste. Il exerce cette responsabilité depuis Paris.”

Pour Marc Thiollier, le télétravail facilite non seulement la vie des salariés, celle de l’entreprise, mais la vie en général : “C’est autant d’espace de bureau libéré qui peut servir à autre chose, autant de personnes de moins sur les routes et dans les transports…” Chaque année, l’étude menée auprès des collaborateurs affiche des résultats révélateurs avec un taux de satisfaction de 88 %. Et 75 % des salariés pensent que le télétravail augmente leur envie de rester chez Accenture. “L’engagement de nos collaborateurs à se motiver, à dire du bien de l’entreprise, à s’y projeter dans le temps, a progressé de 7 points. Ce mode de travail est donc devenu un élément de rétention de nos collaborateurs”.

Les clés de la réussite du télétravail

Marc Thiollier, directeur général France et Benelux de Accenture

Lors de la table ronde, Marc Thiollier a listé les principales clés de réussite du télétravail. Selon lui, il faut commencer d’abord par un bon accord avec les organisations syndicales, un accord donnant-donnant : “Typiquement, il faut se mettre d’accord sur le fait que les bénéfices pour l’entreprise, par exemple les gains en mètres carrés, soient réinvestis ou économisés.” Ensuite, il faut mettre en place et respecter des règles structurantes, comme la possibilté de renoncer à une journée de télétravail si le besoin s’en fait sentir. Tout le monde est concerné et doit montrer un niveau d’exemplarité, à commencer par les dirigeants.

La technologie doit, de son côté, permettre un travail à domicile équivalent à celui réalisé au bureau. Bien entendu, les processus et l’organisation de l’IT doivent suivre. Ainsi, “un processus papier s’intègre mal avec du télétravail. Les processus doivent être virtutalisés au maximum.” Enfin, “une rigueur absolue est de règle tout comme beaucoup de confiance dans la mise en œuvre du télétravail”.