Alban Schmutz, vice-président en charge du développement et des affaires publiques chez OVH, est revenu lors du FIC 2017 sur les conséquences de la GDPR pour les hébergeurs de Cloud européens. Son avis tranche avec l’alarmisme général quant à la mise en application de la nouvelle réglementation européenne sur la protection des données.
Beaucoup d’entreprises regardent avec angoisse l’arrivée de la GDPR (General Data Protection Regulation) tant les sanctions prévues par la réglementation européenne sur la protection des données peuvent être lourdes, puisqu’elles pourront atteindre 20 millions d’euros ou 4% du chiffre d’affaires en cas de fuite de données. Se préparer à sa mise en application prévue pour 2018 va demander un vaste travail aux entreprises afin de répertorier l’ensemble des données stockées dans leurs systèmes d’information et de mettre en place des dispositifs de protection.
La balkanisation ralentit le développement économique
“L’enjeu réel pour nous européens, c’est que notre marché du numérique se développe, que le numérique soit utilisé afin de développer et transformer nos sociétés, d’améliorer les relations avec les citoyens, celles avec les consommateurs. Ce qui me parait important de dire c’est que nous avons besoin d’harmonisation au niveau européen, indique Alban Schmutz, le vice-président en charge du développement et des affaires publiques chez OVH. Si on prend un peu de recul, ce qui est réellement important c’est que les entreprises qui naissent en Europe puissent se développer plus vite, puissent embaucher plus vite, innover plus vite. Or la balkanisation du système politique européen ralentit leur développement. Donc tous les éléments d’harmonisation sont des avancées majeures et dans ce cadre, la GDPR est une avancée majeure.” Alban Schmutz souligne l’uniformisation apportée au niveau européen par la GDPR, soulignant le fait qu’aujourd’hui tous les acteurs économiques européens ont maintenant besoin d’une plus grande lisibilité des réglementations et d’avoir face à eux un guichet unique et non plus devoir faire face à chaque autorité nationale pour proposer son service dans les pays européens. “Au-delà même du contenu du texte lui-même, rien que le fait d’harmoniser est une avancée majeure. L’harmonisation est un vecteur de développement économique pour les entreprises, les startups, notamment celles positionnées sur le Civil Tech.” Le vice-président souligne aussi qu’en parallèle à cette réglementation venue de Bruxelles dans une approche top-down, les opérateurs de Cloud européens ont adopté une approche bottom-up en ayant mis en place un code de bonne conduite sur les données personnelles, le CISPE lancé l’année dernière. Il a invité les autres secteurs d’activité à réfléchir de la même façon quant à l’implémentation de la GDPR et à se montrer proactifs plutôt que d’adopter une posture purement défensive.
Auteur : Alain Clapaud