Les entreprises prennent dorénavant en considération les enjeux associés au télétravail, pris au sens large, en particulier la mise à disposition des environnements de travail mobiles, à commencer par les PC portables, tablettes et smartphones. De fait, le PC portable est davantage utilisé en situation de télétravail à domicile, le smartphone et le PC portable lors des déplacements hors site, le smartphone et la tablette dans les transports domicile/travail. Les derniers chiffres disponibles pour la France (étude IDC/Bouygues Télécom) indiquent, qu’en 2013, 63 % des salariés utilisaient un PC portable et 55 % un smartphone, tandis que le nombre de salariés utilisant des tablettes atteignait 19 %.
Il faut aussi relever que l’usage des outils personnels (BYOD) s’est étendu en entreprise : smarphones et tablettes, utilisés principalement pour la messagerie électronique et en partie pour l’accès aux applications métiers. Ce qui a poussé et pousse les DSI à évaluer les besoins des utilisateurs en matière de mobilité (équipement, accès réseau en tout lieu et/ou permanent et connexion aux applications professionnelles). D’ailleurs, certaines entreprises proposent dorénavant à leurs salariés des outils mobiles de dernière génération à double usage, professionnel et personnel (Corporate Owned, Personnaly Enabled).
Une gestion plus complexe des équipements mobiles
Un nouvel environnement de travail pour les salariés qui présente de nouvelles problématiques pour les entreprises : création d’applications mobiles dédiées, gestion des outils et sécurité. « L’entreprise a besoin de solutions vraiment professionnelles, et la maturité est en train de se faire avec la réappropriation de la problématique mobile par la DSI », souligne Arnaud Dupuis, président et fondateur de GenyMobile, start-up française spécialiste de l’intégration d’Android en entreprise. Apple ne s’y est pas trompé en s’associant à IBM pour développer des applications professionnelles sous iOS pour iPhone et iPad, fonctionnant avec les services Cloud d’IBM, en particulier dans les domaines du Big Data et l’analyse de données, mais aussi dans la sécurité et la gestion des mobiles. Côté management des outils et sécurité justement, le géant Google a annoncé fin février un outil professionnel, Android for Work, qui permet aux DSI de séparer applications professionnelles et données personnelles des salariés .
Pour mieux gérer le BYOD, François Benhamou, directeur Europe du Sud de Novell et Attachmate, conseille : « le premier réflexe est de mettre en place une sk) définissant ce que le service IT peut et ne peut pas faire, en limitant par exemple le support technique à certains types d’appareils ou d’applications. Les utilisateurs sauront ainsi jusqu’à quel niveau l’IT peut les aider et comprendront qu’un problème lié à l’utilisation d’une appli comme Candy Crush n’est absolument pas de leur ressort.» En outre, gérer un nombre croissant de terminaux veut aussi dire redoubler de vigilance, notamment face aux attaques potentielles, indique-t-il : « Une politique de sécurité qui requiert le chiffrement des périphériques est ainsi à envisager.» Et de souligner qu’il faut se méfier de la qualité des appareils, une étude récemment publiée par CSO indiquant que les tablettes d’entrée de gamme, livrées avec de nombreuses applications potentiellement dangereuses constituent, les pires menaces …
Mail, agenda et messagerie instantanée au menu
Outre le matériel et les applications de management, les nouvelles solutions de communication et de collaboration jouent une place importante dans la mise en place des nouvelles formes de travail mobiles. L’objectif est de permettre au télétravailleur d’effectuer son travail dans d’aussi bonnes conditions hors site qu’au bureau en lui permettant de participer aux projets, d’être informé des diverses activités de l’entreprise :
Pour la communication, l’email, l’agenda et la messagerie instantanée avec Outlook par exemple, qui sont les technologies les plus répandues, mais aussi les logiciels comme Skype Entreprise par exemple, qui mêle Skype et Lync Pour la collaboration, des outils de création et de suivi des projets avec les Wiki par exemple, comme XWiki, les réseaux sociaux d’entreprise comme Yammer de Microsoft, les solutions de vidéo-conférences comme Viber ou encore Google Hangout. Pour développer une communauté à travers des centaines de kilomètres, la vidéoconférence est un bon moyen affirme Hugues de Bonnaventure, directeur général France de Lifesize, la division de Logitech spécialisée dans le domaine : « créer de la confiance et de l’empathie au sein d’une communauté est beaucoup plus facile lorsqu’une signature électronique ou une voix sont liés à un visage ». Avec le Cloud et la virtualisation de l’outil informatique, les données et les logiciels de l’entreprise sont accessibles, dans leur intégralité ou partiellement selon les autorisations définies, de partout. Les conditions sont réunies pour davantage de travail hors de l’entreprise.