1 milliard de personnes , soit plus de 90% de la population adulte, ont été enregistrées dans la banque de données biométrique de l’Inde.
Ce système d’identification de la population, lancé il y a sept ans et basé sur les empreintes digitales et la photographie de l’iris de l’œil, a permis de recenser presque 93% de la population adulte, et de lui décerner une carte d’identité numérique, selon le gouvernement.
Au cours d’une cérémonie à New Delhi marquant le milliard de personnes recensées, le ministre des Nouvelles technologies Ravi Shankar Prasad s’est félicité de la mise en place de l’Unique identification Authority of India (Aadhaar), qui a déjà permis à des millions d’habitants pauvres de recevoir directement des aides financières sans intermédiaire et de lutter contre la fraude et le gaspillage. M. Prasad a indiqué que ce système, hérité du précédent gouvernement de gauche dirigé par le parti du Congrès, avait permis au gouvernement d’économiser 150 milliards de roupies (2,27 milliards de dollars) en versant directement de l’argent aux bénéficiaires de subventions pour le gaz plutôt qu’en leur fournissant des bonbonnes de gaz à des prix subventionnés.
Des craintes sur la préservation de certaines données privées
Il a également assuré que toutes les mesures de sécurité avaient été prises pour éviter le vol de données personnelles ou leur utilisation abusive par les autorités. “Nous avons pris toutes les mesures pour assurer (la sauvegarde des données) privées. Les données ne seront partagées avec personne à l’exception des cas où la sécurité nationale est concernée“, a ajouté le ministre. En mars, le parlement avait adopté une loi autorisant les agences du gouvernement à accéder aux bases de données dans l’intérêt de la sécurité nationale, suscitant des inquiétudes quant à la sauvegarde de la vie privée.
Les experts ont, eux, exprimé des craintes concernant la sécurité d’une banque de données d’une telle envergure, mettant en garde contre le piratage et le vol de données personnelles. “C’est comme si les députés indiens avaient écrit une lettre ouverte aux criminels et aux pays étrangers leur disant: nous allons collecter des données afin d’identifier d’une manière non consensuelle tous les Indiens et les stocker dans une banque centrale. Venez et servez-vous“, a ainsi mis en garde Sunil Abraham, responsable de l’ONG Centre for Internet and Society, dans le journal India’s Frontline.
Auteur : La rédaction avec AFP