Une opportunité facile : voilà comment l’on pourrait résumer le vol de 108 000 contacts qu’a subi France Télévisions mardi 14 avril.
Mardi 14 avril, France Télévisions était victime d’un vol de données concernant plus de 100 000 de ses contacts. Perpétré par le groupe de hackers Linker Squad, connu pour des méfaits similaires, cette attaque n’a rien à voir avec celle de TV5 Monde qui a eu lieu une semaine avant. Motivations, moyens utilisés et impacts sont totalement différents et ne présentent aucun lien.
Des données facilement accessibles
Autant l’attaque de TV5 Monde était ciblée, bien préparée, bien organisée avec une intention réelle de saboter la diffusion des contenus et d’utiliser un media comme caisse de résonnance pour la diffusion de messages terroristes, autant ici « le vol de données est plus une opportunité qu’on put saisir les pirates, explique Matthieu Bonenfant, expert sécurité de Stormshield (filiale sécurité d’Airbus). Les données volées, essentiellement des données nominatives sans valeur apparente (pas de donnée bancaire ou de login/mot de passe), poursuit-il, étaient disponibles facilement sur Internet suite à une erreur technique et vraisemblablement humaine, et sans doute à cause d’un manque de contrôle également. » Dans un communiqué, France Télévisions indique que ce piratage « a entraîné la copie d’un nombre de données personnelles limitées (nom, prénom, adresse postale, email et ou téléphone) représentant 1 % de la base globale des fichiers utilisateurs des services du groupe audiovisuel public ».
Aucune intrusion n’a donc été nécessaire pour réaliser cette attaque. La motivation des pirates est uniquement financière, cette quantité d’information se monnayant facilement dans le dark web car elle peut être utilisée ensuite pour réaliser d’autres attaques, ciblées cette fois. « Les informations personnelles collectées sont en effet très prisées pour la mise en place d’attaque de type « spearphising » (envoi d’un email contenant une pièce jointe malveillante qui semble tellement légitime qu’il trompe la vigilance de son destinataire) », indique Matthieu Bonenfant.