Michel Cosnard, Président-directeur général de l'INRIA et Philippe Vannier, Président-directeur général de Bull, ont conclu un accord visant à étendre leur partenariat dans le domaine du calcul haute performance (HPC). Le principal enjeu de ce partenariat, entre ce 0aboratoire de recherche et cet industriel, est d'aider à relever les défis que pose la prochaine génération de supercalculateurs exaflopiques. Une feuille de route est déjà établie permettant aux équipes impliquées de travailler sur l'architecture, l'environnement logiciel et les services des supercalculateurs.
Le calcul haute performance, un élément structurant du développement de la société numérique,
Outil essentiel de la recherche scientifique, technologique et industrielle, le calcul haute performance est devenu stratégique de par ses implications économiques. Auparavant destiné à un nombre limité de domaines comme la météorologie ou le nucléaire, le calcul haute performance répond à des besoins de plus en plus étendus, dans de nombreux secteurs et pour tous types d'organisations, du bureau d'étude aux entreprises de taille mondiale. En parallèle, la montée en puissance des réseaux entraîne aujourd'hui des changements fondamentaux dans l'organisation des infrastructures informatiques, avec une reconcentration des ressources au sein de grands centres informatiques, une rupture dans les modèles d'organisation des entreprises et de nouveaux modèles d'usages.
Les deux partenaires expliquent que le calcul haute performance devient une composante essentielle pour la compétitivité des acteurs économiques au-delà des secteurs traditionnels (calcul scientifique), comme l'illustrent par exemple le HPC transactionnel (indexation multi-media) ou encore la connexion prévisible des systèmes embarqués à Internet (« Internet des objets »).
Ce changement de modèle du traitement informatique s'accompagne de la nécessité de pouvoir produire, exploiter et gérer des masses considérables de données. Ceci constitue à terme une triple rupture, pour la recherche en informatique, pour l'usage professionnel et grand public des moyens de calcul et pour le modèle économique des industries du domaine, qu'elles soient éditeurs de logiciels, constructeurs informatiques ou fournisseurs de services.
Cet accord cadre a donc pour ambition de préparer les architectures futures du calcul intensif, qui pourraient regrouper dans les prochaines décennies, plusieurs centaines de milliers voire millions de processeurs et traiter des flots considérables de données. Les domaines qui ont été retenus et qui font dès aujourd'hui l'objet d'une feuille de route partagée sont liés aux défis auxquels est confronté le calcul haute performance : environnements de programmation parallèle, résilience et tolérance aux fautes ou bien encore gestion optimisée de l'énergie. Ce sont des défis majeurs que seules des alliances comme celle que l'Inria et Bull mettent en œuvre permettront de relever dans les prochaines années.