La TPE, qui édite des livres photos personnalisés, compte aujourd’hui 5 personnes. Elle a toujours fonctionné en full remote. Mathieu Cloute, gérant et CEO de l’entreprise, explique à Solutions Numériques les raisons de ce choix.
Mathieu Cloute et Kamel Boughaleb, fondateurs de Flexilivre, ont développé leur projet pendant deux ans tout en conservant leurs activités professionnelles respectives, avant de créer la société en 2013. Le travail à distance s’est de facto installé comme un essentiel, les deux associés ne disposant pas de fonds de départ pour acquérir un bureau.
Pour autant, l’aspect financier n’est pas l’unique raison de ce choix. « « Quand nous avons créé Flexilivre, nous avons voulu adopter le fonctionnement de l’entreprise libérée, qui est une organisation où on place l’humain au centre, le postulat étant que chaque salarié est en auto gestion et responsable de son périmètre. Le télétravail en est une brique », explique Mathieu Cloute.
Quand auparavant le travail conditionnait leur quotidien et leur vie personnelle, le full remote leur a permis d’inverser la balance et d’engager des projets personnels impossibles à réaliser si l’entreprise s’était installée de façon pérenne à une seule adresse. Ainsi, de la région parisienne, Kamel a déménagé à Toulon et Mathieu à Bordeaux.
De nouveaux collaborateurs qui disposent aussi d’un espace de coworking
La société a été à l’équilibre dès la première année et rentable l’année suivante. En 2019, la plateforme a édité 82 000 albums personnalisés et Flexilivre a réalisé un chiffe d’affaires de près de 2,5 millions d’euros. Sa croissance régulière lui a permis, à partir de 2018, de recruter de nouveaux collaborateurs : Khadija, responsable du service client, puis Rachel, directrice artistique et enfin, César, designer graphique. Ils résident tous les trois en Ile-de-France. Carole, en charge du service client les soirs et le week-end, est indépendante et habite Solrinnes dans le Nord de la France.
L’équipe dispose depuis un an d’un bureau loué au mois dans un espace de coworking dans le 13ème arrondissement de Paris où elle se réunit 6 à 8 fois par an. Les salariés peuvent aussi s’y rendre pour travailler quand ils le souhaitent. « Auparavant, nous avions des places de coworking qu’on allumait et éteignait en fonction de nos besoins », précise Mathieu Cloute. Elles servaient notamment à Kamel et moi, quand nous venions à Paris ».
Visio, messagerie instantanée et outil de gestion de projets
Les deux fondateurs de Flexilivre ont dès le départ équipé leurs salariés d’ordinateurs portables afin de favoriser leur travail de n’importe quel endroit, ainsi que d’un écran supplémentaire pour un meilleur confort de travail à domicile. L’équipe utilise Asana, un outil de gestion de projets et de répartition des tâches en mode cloud. « Chacun est libre de créer et d’assigner des tâches aux autres, à réaliser dans un certain délai, explique Mathieu Cloute. Chacun est responsable de sa partie et quand le projet est terminé, on se réunit pour en parler ».
Les réunions, pour faire le point sur la gestion de la société ou échanger sur un projet, se tiennent par visioconférence sur Skype, tous les quinze jours en moyenne. Entretemps, les membres de l’équipe communiquent via e-mail, messagerie instantanée Google Hangouts ou téléphone. Selon le CEO de Flexilivre, ne pas se voir physiquement ne nuit pas à la créativité des collaborateurs.
« L’échange permanent n’est pas nécessaire car chacun est responsable de son périmètre qui est bien délimité et peut travailler en toute autonomie, déclare-t-il. L’énorme avantage de l’entreprise libérée, c’est l’implication des salariés, qui est géniale. Cette organisation apporte un vrai confort de vie car elle favorise la vie personnelle et implique de fait les collaborateurs dans la société ». Petit bémol, le sentiment de solitude, parfois, devant son écran.
Auteur : Patricia Dreidemy
