Coup d’envoi ce jeudi de l’application mobile et du site web du Compte Personnel de Formation, qui a remplacé le DIF dans le cadre de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel.
Dans le cadre du lancement de l’app mobile et du site moncompteformation.gouv.fr, les personnes présentes au Westfield Forum des Halles de Paris ce jeudi peuvent tester l’application, poser des questions à des professionnels de la formation et s’inspirer des témoignages de ceux qui sont « passés à l’action » en se formant. Des démonstrateurs sont installés pour présenter le nouveau service dans un village de la formation professionnelle installé sous la Canopée des Halles. Une campagne de publicitaire TV de quinze jours, « Formation, je passe à l’action », va par ailleurs être lancée le 1er décembre afin d’encourager le téléchargement de l’application et son usage.
100 000 sessions de formation et plus de 1000 diplômes
« Plus de 100 000 sessions de formation seront disponibles, dès le lancement du service, dans l’ensemble des départements français, a affirmé Antoine Foucher, directeur du cabinet de la ministre du Travail, lors d’un brief organisé pour la presse ce mardi. Elles sont proposées par plus de 4 000 organismes de formation et préparent à plus de 1 000 diplômes ».
Les formations sont destinées à répondre aux besoins des individus, actifs et demandeurs d’emploi du secteur privé, mais le ministère se réserve la possibilité d’activer des incitations à se former aux métiers en tension. Ainsi, à partir de mars prochain, si le montant d’une formation est supérieur à la somme capitalisée sur un compte personnel de formation, celui-ci pourra être abondé : par des accords d’État, d’employeurs ou de branches, par des dotations ou encore par les régions, collectivités territoriales, chambres régionales de métiers…
Des Conseils en Evolution Professionnelle (CEP)
Lorsqu’il crée son compte ou s’y connecte grâce à son numéro de sécurité sociale, la première information qu’obtient l’utilisateur est le montant de ses droits à la formation – sachant que le CPF des actifs sera crédité de 500 euros chaque année. Il peut ensuite visualiser les métiers qui recrutent, mis en avant sur la première page de l’application. A lui de filtrer les propositions de formation au métier recherché, selon le prix, les dates des sessions, l’organisme, le mode de formation (présentiel ou à distance)… Après l’envoi de la demande, l’organisme formateur dispose de 48 heures pour lui répondre.
La Caisse des Dépôts et Consignations, qui est l’opérateur de MonCompteFormation, a ouvert un centre d’appels de 70 personnes à Angers, afin de faire face aux demandes d’informations. « Des Conseils en Evolution Professionnelle (CEP) de proximité seront également mis en place à partir du mois de janvier », a précisé Antoine Foucher. Cet accompagnement gratuit et personnalisé sera proposé à toute personne souhaitant faire le point sur sa situation professionnelle.
Une fête de « l’apprendre » ?
« C’est une bonne chose de permettre un accès facile à la formation pour chacun, confie Bénédicte Tilloy, cofondatrice et porte-paole de France Apprenante à Solutions Numériques. L’avenir des salariés et demandeurs d’emploi passe par le développement de leur employabilité et c’est bien qu’ils puissent en être les acteurs. On sait aussi que ça favorise celles et ceux qui en sont conscients. Les autres en revanche, ceux qui n’en ressentent pas l’utilité ou qui en ont peur, ne l’utiliseront pas naturellement et il faut donc les accompagner. Qui va le faire? L’entreprise ? Les syndicats ? Les associations ? L’Etat ? Il est très important de se poser cette question pour que ces personnes ne restent pas dans l’angle mort. Il est aussi important de valoriser l’acte d’apprendre tout au long de sa vie. La proposition de François Taddei (ndlr : directeur du Centre de Recherche Interdisciplinaire) de célébrer la fête de l’apprendre, comme on célèbre la fête du patrimoine ou la fête de la musique, devrait être mise en œuvre à cette occasion ».
Insuffler plus d’agilité dans le dispositif
« L’application CPF est un véritable progrès pour le secteur de la formation professionnelle, a pour sa part déclaré à Solutions Numériques Yannick Petit, CEO de l’organisme de formation digitale Unow. Son objectif est de rendre les Français plus autonomes dans la formation, qui est une brique plus importante que jamais dans les trajectoires professionnelles. Par ailleurs, les conditions d’éligibilité des formations aux CPF ont été revues en profondeur depuis deux ans. Si le processus est plus rigoureux qu’avant, il reste de mon point de vue assez administratif et pas suffisamment agile ». Unow organise le 28 novembre prochain à Paris une conférence « Stratégies CPF 2020 », destinée aux fonctions RH/formation des entreprises de plus de 500 salariés.
Auteur : Patricia Dreidemy