La startup Andjaro a ajouté à sa solution d’optimisation de staffing destinée aux grands groupes un module permettant aux collaborateurs en CDD ou à temps partiel de se rendre disponibles auprès de leurs employeurs pour des missions ponctuelles.
La solution permet désormais aux entreprises de solliciter l’ensemble de leur écosystème de collaborateurs pour leur proposer d’effectuer des heures complémentaires. « Notre startup s’est lancée voilà trois ans et demi avec une offre d’intérim digital pour l’hôtellerie-restauration, se souvient Quentin Guilluy, le CEO d’Andjaro – baptisée OuiTeam à sa création, elle a changé de nom il y a un peu plus d’un an. Au bout de quelques mois, nous avons réalisé que les grands groupes ne sont pas forcément à la recherche de prestataires extérieurs et ont plutôt tendance à vouloir baisser leur recours à l’intérim. Une façon d’y arriver est d’optimiser les ressources en interne ». La startup a donc développé en juin 2016 une solution permettant de transférer du personnel en sureffectif ponctuel vers des sites d’un même groupe en sous-effectif au même moment.
Un algorithme se charge de la gestion globale
« Petit à petit, en continuant à échanger avec nos clients, se souvient le CEO, nous nous sommes rendus compte qu’ils avaient besoin d’une solution plus complète, qui leur permette, évidement de faire appel au personnel en sureffectif ponctuel, mais plus généralement à toutes les personnes de leur écosystème, disponibles à un instant T : les salariés en temps partiel, les employés en CDD récurrents dans le groupe… ». D’où l’ajout d’une app dédiée à cet écosystème voilà deux mois. « Notre algorithme crée une sorte d’entonnoir en allant d’abord solliciter tout le personnel disponible, explique-t-il. Ensuite, si personne ne peut remplir la mission, la demande est basculée auprès des entreprises d’intérim partenaires du client ».
Des économies substantielles à la clé
Selon le CEO d’Andjaro, la solution est intéressante pour les grands groupes à partir de 150-200 collaborateurs, là où le process de recherche par téléphone devient trop compliqué. Le recours aux ressources internes est par ailleurs générateur d’économies non négligeables. « Un collaborateur en interne reviendra toujours moins cher qu’un intérimaire auquel il faut payer la prime de précarité et la prime de congés payés, sans compter la marge de la société de travail temporaire, explique Quentin Guilluy. En général, tous nos clients mettent en place un bonus pour motiver les collaborateurs en sureffectif ponctuel à accepter les missions, la démarche étant basée sur le volontariat », précise-t-il.
Une croissance mensuelle de 10 %
La startup compte une vingtaine de clients dans des secteurs assez variés comme l’hôtellerie-restauration, la logistique, l’énergie, le retail, le facilities management, les crèches… Cela représente une centaine de milliers de collaborateurs connectés à la plateforme Andjaro.
La société, qui a réalisé en 2018 un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros, a levé 5 millions d’euros l’année dernière auprès de Balderton Capital, un fond d’investissement basé au Royaume-Uni, et de l’éditeur SAP via son fonds SAP.IO. « Nous avons une croissance mensuelle de 10 % et nous ne sommes plus très loin de la rentabilité que nous espérons atteindre au début de l’année prochaine », confie Quentin Guilluy. La startup, qui compte une quarantaine de salariés, a ouvert son premier bureau à l’étranger, au Royaume Uni, voilà cinq mois.
Auteur : Patricia Dreidemy
