Future licorne à l’horizon ? La start-up iziwork a levé 8 millions d’euros fin 2018, quelques mois après sa création, afin de lancer une plateforme digitale d’intérim « engagée ». Elle a été fondée en avril 2018 par deux anciens collaborateurs d’Amazon et d’Alibaba.
A peine six mois après son lancement en septembre 2018, la plateforme compte déjà 40 000 intérimaires inscrits via son app mobile et cent-vingt entreprises clientes. Desservant pour le moment cinq bassins d’emploi (Paris, Lyon, Bordeaux, Lille et Orléans), elle couvre cinq secteurs d’activité : logistique, distribution, BTP, industrie et tertiaire.
Le modèle de la start-up est 100 % digital, elle n’a pas d’agences physiques.
« En 2019, la pénétration du smartphone est de 80 %, ce qui donne vraiment l’opportunité de transformer les codes de cette industrie, estime Mehdi Tahri, l’un des deux fondateurs, avec Alexandre Dardy. Nous avons développé des processus largement automatisés et self-service pour l’intérimaire qui s’inscrit simplement sur la plateforme via son smartphone ou son PC, renseigne les métiers qui l’intéressent et peut postuler en quelques clics aux missions disponibles près de chez lui, précise-t-il. Il passe ensuite un entretien téléphonique ou en visioconférence avec l’un de nos vingt « workers managers », sauf pour quelques métiers qui nécessitent une compétence très particulière et une rencontre de visu ».
L’ensemble des tâches administratives est entièrement automatisé, de l’édition des contrats à la fiche de salaire, ce qui assure des économies substantielles entre 10 et 30 %. Iziwork diffuse également les offres de ses clients à plus de 500 000 demandeurs d’emploi sur les réseaux sociaux et les « job boards », mais aussi à travers des partenaires locaux tels que les agences Pôle emploi et les missions d’insertion. « Via les réseaux sociaux, nous touchons des populations qui ne vont pas typiquement s’inscrire dans des agences d’intérim », indique Mehdi Tahri.
Une plateforme engagée et engageante
Avec 1 300 intérimaires recrutés en mars, la start-up se pose en challenger sérieux des agences d’intérim « classiques ». « Notre app mobile est numéro 7 sur l’App Store juste derrière celle de Pôle Emploi », confie le co-fondateur d’iziwork. La jeune pousse prévoit de recruter plus de 20 000 intérimaires en 2019 notamment grâce à son implantation dans de nouveaux bassins d’emploi et envisage un développement à l’international. Elle a multiplié son chiffre d’affaires par seize depuis le lancement de son application en septembre 2018.
De quelle manière iziwork se définit-elle comme une plateforme engagée ? « Le marché de l’intérim en ligne représente moins de 0,5 % des contrats, affirme Mehdi Tahri. Nous souhaitons changer cela et garantir à nos intérimaires un très large accès aux offres disponibles, c’est le premier point ». Second point, la start-up veut récompenser, via son programme de fidélité Superworker lancé récemment, la ponctualité, la motivation et la fiabilité au travail de ses intérimaires. « Concrètement, ce sont des primes que nous leur reverserons sur notre marge, ainsi qu’une valorisation qui leur donnera la priorité pour les meilleures offres de missions à venir ».
Auteur : Patricia Dreidemy