Demain, la vie sera-t-elle plus simple pour nos entreprises ? Le digital aura-t-il trouvé toute sa place dans la stratégie de l’entreprise ? Aurons-nous accepté ce qui est devenu aujourd’hui le mythe moderne de la destruction créatrice ? Voici une tribune de Laurent Dechaux, Directeur Général de Sage Europe du Sud.
La société vit actuellement une mutation sans précédent. Une étude révèle d’ailleurs que, sous l’impulsion du numérique et de l’intelligence artificielle, 85%[1] des emplois en 2030 n’existent pas encore aujourd’hui. Contrairement aux idées reçues, le digital ne détruira pas l’emploi, mais le fera évoluer ou en créera de nouveaux. En effet, ces emplois ne seront pas tout à fait les mêmes que ceux que l’on connait aujourd’hui, puisque la répartition du travail entre la machine et l’homme va évoluer… Ce qui va nécessiter un gros effort de formation, de reconversion et surtout d’accompagnement du changement.
Comme de nombreux décideurs rencontrés sur Day One (NDLR : un événement qui répond à cette problématique : comment construire un âge digital juste et inclusif ?) , nous sommes convaincus que la transformation digitale doit conduire à un monde meilleur, plus vertueux et plus juste. Parce que, pour nous, il est essentiel de replacer l’HUMAIN au cœur du débat. Finalement ce qu’il faut retenir, c’est que la technologie seule n’est pas créatrice de valeur. Ni pour l’homme, ni pour la société, ni pour l’entreprise. La transformation digitale de l’entreprise ne sera réussie et vertueuse que si elle est incarnée et que si l’usage de la technologie se place au service de l’humain. La vraie nature de la transformation digitale, c’est de retrouver son esprit startup pour les entreprises. C’est de remettre le client au cœur de la relation. C’est de transformer son mode de fonctionnement. C’est de redonner de la place à la créativité et surtout de redonner du sens au travail des collaborateurs.
La réalité montre que les entreprises françaises, en particulier les PME, sont encore loin du compte ! La fracture numérique est réelle. Face à la révolution numérique en marche, il n’y a pas de demi-mesure : soit elles se saisissent du numérique pour continuer à se développer, soit elles disparaissent.
Si la France accuse un retard certain en matière de digitalisation, force est de constater que le gouvernement tente de donner de l’impulsion. La loi Pacte, au niveau national, et le programme Europe Numérique au niveau européen l’illustrent bien. Mais ce dont ont vraiment besoin les entreprises pour accélérer leur mutation, c’est de l’accompagnement. Elles ont besoin d’outils, de formation mais aussi de bonnes pratiques pour apprivoiser la technologie et la mettre au service des clients et des collaborateurs.
Nous parlons beaucoup d’intelligence artificielle dans les médias. Et il est clair que cette technologie, si elle est bien utilisée, constitue un formidable levier d’optimisation dans le pilotage de l’entreprise en permettant l’automatisation de certaines tâches administratives. Mais il ne faut pas se tromper dans la manière d’adopter ces nouvelles technologies. Cette adoption doit être raisonnée et intégrée dans une approche sociétale, dans une chaine de valeur où l’humain est au centre des priorités. Car finalement, la réelle valeur d’une PME, c’est l’humain qui en est le cœur.
[1]https://www.delltechnologies.com/content/dam/delltechnologies/assets/perspectives/2030/pdf/SR1940_IFTFforDellTechnologies_Human-Machine_070517_readerhigh-res.pdf