L’Ile-de-France reste la première pourvoyeuse d’emploi et de formation dans le numérique, selon l’observatoire GEN Scan de janvier 2024. Les familles de métiers les plus demandées sont les métiers de l’IT (sécurité, cloud, réseau et télécoms), de la gestion et du pilotage de projet, et du domaine développement, test et ops.
Le marché de l’emploi numérique reste en tension, mais globalement moins qu’il y a 6 mois/un an, comme le montrent d’autres études dont nous avons récemment parlé, et avec de fortes disparités en termes de métier et de territoire.
Au total, 59 000 offres d’emploi dans le numérique ont été publiées dans les job boards en décembre 2023 au sein d’un échantillon représentatif d’un million d’annonces, d’après l’observatoire GEN Scan que réalise régulièrement la Grande Ecole du Numérique.
Les fonctions qui rassemblent le plus d’annonces sont : chargé de projet digital (7 565), ingénieur systèmes (5 035) et chargé e-commerce. Sans conteste, en additionnant les chiffres, les postes de chef de projet digital, web et technique, qui exigent des personnes polyvalentes, sont les plus recherchés (9 619 offres). Les différents métiers en développement sont également toujours très demandés, réunissant à eux trois plus de 15 % des propositions. Mais en nombre, c’est le domaine technique sécurité, cloud, réseau et télécoms qui, avec près de 17 500 offres, dépasse celui de la gestion et le pilotage (un peu moins de 15 000 offres).
Baisse globale du nombre d’offres d’emplois
Toutefois, les offres dans le numérique ont globalement chuté au 2nd semestre 2023, alors qu’il y en avait plus de 100 000 publiées en février et mars 2023. Néanmoins, hormis le design qui est un cas à part, toutes les familles de métiers sont en tension, car il y a plus de besoins en compétences que de formations disponibles pour les couvrir.
Pour estimer le rapport entre le besoin en compétences numériques en France et la capacité de formation, la Grande Ecole du Numérique a créé un indice de tension. Il indique le rapport entre le besoin estimé à partir du nombre d’offres d’emploi publiées et la capacité de formation en nombre de cursus disponibles. S’il est positif, cela signifie qu’il y a beaucoup d’annonces relativement au nombre de formations disponibles : quand l’indice est supérieur à 0, le métier est alors estimé en tension.
Métiers les plus en tension : gestion et pilotage, sécurité, cloud réseau et télécoms
La tension globale est plus élevée que la moyenne tous métiers de 0,76 dans la gestion et le pilotage (environ 1,3) et dans le domaine sécurité, cloud, réseau et télécoms (proche de 1). Depuis 2022, on remarque une hausse de la tension nette dans le pilotage de projet, et une forte diminution dans la data/IA/internet des objets (qui est passé à environ 0,5 en janvier 2024).
Si l’intelligence artificielle et le machine learning font le buzz avec l’essor de l’IA générative, c’est le 2e métier le moins en tension actuellement, derrière la création de vidéos.
La tension est particulièrement élevée en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, où les formations sont plutôt rares, de même qu’en Ile-de-France et en région Auvergne-Rhône-Alpes, bassins d’emplois traditionnels pour les métiers de services dont le numérique, mais aussi dans les Pays de la Loire et le Grand Est.
Les régions Ile-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes sont celles qui publient le plus d’offres d’emplois dans le numérique (respectivement près de 20 000 et environ 8 000 en décembre 2023).
Mais ce sont les Hauts-de-France qui accompagnent l’Ile-de-France dans celles qui offrent le plus de formations dans le domaine, ce qui induit une faible tension dans cette région septentrionale.
Près de 19 000 formations
18 837 formations sont proposées sur l’ensemble du territoire français, dont 3 315 en ligne. Que ce soit à distance ou en présentiel, les formations au développement sont les plus nombreuses. Ce qui explique une relative moindre tension sur ces métiers selon l’indice GEN Scan qui s’établit en dessous de 0,75, en 3e position en termes de tension.
L’ensemble des données publiées peuvent servir aussi bien aux professionnels du numérique pour sonder le marché de l’emploi, aux jeunes ou aux personnes en reconversion désireux de suivre une formation, qu’aux écoles souhaitant créer de nouveaux cursus adaptés aux besoins en compétences.