En termes de risques psychosociaux, les professionnels de l’IT et des télécoms souffrent moins que dans d’autres secteurs, selon une étude commandée par Fiverr. Si les travailleurs français voudraient avant tout avoir plus de temps libre pour améliorer leur bien-être, les experts tech et télécom voudraient quant à eux d’abord travailler sur des projets qui les passionnent.
Les risques psychosociaux atteignent la majorité des travailleurs français. Mais les professionnels de l’IT et des télécoms sont un peu moins touchés, et différemment. Emplois Numériques a analysé les données d’une récente étude de Censuswide pour la plateforme de freelancing Fiverr réalisée auprès de 1 026 professionnels en France (la moitié en salarié, la moitié en freelance).
Les actifs français ne vont pas très bien. 56 % d’entre eux déclarent avoir déjà eu des symptômes de burnout pendant leur carrière. Mieux vaut être dans l’IT et dans les télécoms (35 %) ou les RH (38 %) que dans les secteurs de la santé (67 %) ou juridique (68 %). Et contrairement aux idées reçues, il vaut mieux travailler à Paris (46% des parisiens ont eu des symptômes de burnout) que dans d’autres régions. En outre, les salariés ressentent plus la pression (61 %) que leurs homologues en freelance (51 %).
La charge de travail, première cause de burn out
Parmi les répondants qui ont déjà eu des symptômes de burn out, les professionnels de l’IT et les télécoms mettent en cause en premier la charge de travail (30 %), tout comme le panel global (36 %), puis le manque de temps pour les loisirs et les activités personnelles (25 %), alors qu’en général vient en second la pression managériale (23 %). Toujours parmi ceux qui ont déjà souffert de burn out, 40 % du panel général a déclaré que la réponse de leur employeur a été de leur offrir un break, 22 % de redéfinir leur périmètre de travail avec leur manager, et 17 % d’avoir des entretiens réguliers avec leur supérieur au sujet de leur santé psychologique. Dans l’IT/télécoms, la réponse de l’entreprise est avant tout le break (55 %) et la redéfinition de la charge de travail (36 %). Aucun des sondés ne citent les entretiens avec les managers.
Les pros de l’IT veulent travailler sur des projets passionnants
Les actifs dans le secteur de l’IT et des télécoms se distinguent nettement de l’ensemble en déclarant à 61 % que ce qui améliorerait leur bien-être serait de travailler sur des projets qui les passionneraient (plusieurs réponses possibles), contre 25 % du panel, pour qui le critère numéro 1 est d’avoir plus de congés payés – temps libre (34 % contre 26 % dans l’IT/télécoms).
68 % des actifs déclarent parfois ou souvent subir un haut niveau de stress au travail, contre 56 % des professionnels de l’IT et des télécoms. 61 % de ces derniers ont dit avoir mis en œuvre des actions de gestion du stress au travail, et 49 % estiment que leur employeur (ou clients pour les freelances) comprend suffisamment les problèmes de santé mentale sur le lieu de travail, contre respectivement 46 % et 39 % du panel entier. 53 % des professionnels de l’IT et des télécoms se déclarent suffisamment à l’aise pour parler du sujet avec leur employeur ou client, contre 39 % du total. Il faut dire que 29 % des répondants seulement ont accès à des programmes de formation à la gestion du stress et à la santé mentale au travail, contre 44 % dans l’IT et les télécoms. Et 29 % du panel a demandé l’aide d’un professionnel pour des problèmes de santé mentale liés au travail (seulement 24 % des femmes), contre 37 % des travailleurs de l’IT et des télécoms.
En revanche, 70 % des personnes travaillant dans la tech et les télécoms déclarent que des changements dans la charge de travail ou les responsabilités professionnelles ont déjà affecté leur santé mentale, contre 57 % au global.
Changer l’entreprise pour limiter les risques de burn out
Les deux catégories se rejoignent sur deux points : 60 % estiment que des changements dans l’entreprise employeuse ou cliente pourrait réduire le risque de burn out. Et les trois quarts estiment que le burn out professionnel est un problème sous-estimé dans leur secteur.