La pénurie de talents n’épargne par le secteur de l’innovation dans la santé. Et l’un des rôles des instigateurs de l’accélérateur Industries et Technologies de Santé, qui a dévoilé sa deuxième promotion, sera donc d’épauler ces entreprises dans ce qui constitue pour elles une priorité.
C’est le 21 novembre dernier que le programme de l’accélérateur Industries et Technologies de Santé, financé par l’Etat dans le cadre de France 2030 et opéré par Bpifrance, a été officiellement lancé au PariSanté Campus. Son objectif : accompagner la croissance de startups et de PME d’une filière qui participe au rayonnement de la France. Ce programme d’accélération de 18 mois, qui intègre conseil, formation et rencontres, les aidera à intégrer les mutations réglementaires, à innover, à attirer et fidéliser les collaborateurs, à bénéficier des conseils de pairs et à tisser un réseau solide.
La nouvelle promotion est composée de 21 PME, ETI et startups (découvrir en fin d’article celles qui proposent une solution numérique). « Notre choix s’est porté sur des entreprises suffisamment structurées, et ce ne sont pas que des startups mais également des PME et de petites ETI, a précisé à Emplois Numériques Estelle Nguyen, chef de programme Accélérateur à Bpifrance. Avec plusieurs critères d’éligibilité : trois ans d’existence, au moins dix collaborateurs et un chiffre d’affaires d’au moins deux millions d’euros, ou au moins une levée de fonds de deux millions dans les deux dernières années. Le profil des dirigeants et leur capacité de challenger ont également été pris en compte, ainsi que potentiel de croissance de l’entreprise ».
D’une enquête réalisée par Bpifrance auprès des accélérés, il ressort qu’ils viennent de tous les territoires de France avec une plus forte représentativité de l’Ile-de-France et de la région Rhône-Alpes. Différents secteurs d’activité de la filière santé sont représentés : en premier lieu les dispositifs médicaux, puis l’e-santé, le diagnostic in vitro, les biotech, le bien être de la personne et enfin la bio informatique.
Un tiers des accélérés déjà implantés à l’international
Les chiffres clés de l’enquête (sur la base de 15 répondants) nous apprennent que la moyenne d’âge dans ces entreprises est de 26 ans et qu’elles comptent en moyenne 37 collaborateurs. « Ce sont des sociétés pérennes, qui ont connu en moyenne une croissance de 8% de leurs effectifs entre 2022 et 2023, souligne Laura Man, chef de programme Accélérateur chez Bpifrance. Le chiffre d’affaires moyen généré est de 8,7 millions en 2023, dont 1,8 million provenant de l’export. Et 33% d’entre elles ont déjà des implantations à l’international ».
Bpifrance a ainsi demandé aux entreprises leurs raisons de rejoindre l’accélérateur. Leur réponse : « aller plus vite, faire moins d’erreurs et trouver des ressources », mais aussi notamment « utiliser l’accélérateur pour associer l’équipe et en faire un projet d’entreprise ». Leurs priorités : la démarche stratégique et la construction du business plan (80 %), la performance commerciale (60 %), le management des équipes (53 %), la R&D (47 %), enfin la RSE (40 %).
Les accélérés envisagent en moyenne 8 recrutements durant le programme d’accélération et plus de la moitié (53 %) rencontrent des difficultés de recrutement, principalement sur les fonctions de cadres (62,5 %), commerciaux (50 %), managers et opérateurs (38 %). Plus d’un quart d’entre eux ont déjà formalisé leur processus de recrutement et 40 % ont identifié leur besoin en compétences à venir.
« Dans les actions commerciales à mettre en place, le recrutement est une forte priorité, et notamment le renforcement de l’équipe de commerciaux pour 60 % des accélérés, tout comme, pour plus de 80 %, la conquête de nouveaux marchés », note Laura Man. Plus de la moitié des entreprises de la deuxième promotion souhaitent procéder à une opération de croissance externe dans l’année et 13 % d’entre elles en ont déjà réalisé une.
Les accélérés de la promotion proposant une solution numérique
3D Medical : fabrication additive en titane pour le domaine médical intégrant l’ostéointégration (intégration de l’implant avec l’os à travers des structures maillées et poreuses).
Axomove : prévention et rééducation digitale.
Keymaging : logiciel Keydiag qui assiste les médecins radiologues dans la production de comptes rendus médicaux structurés combinant intelligence médicale et intelligence artificielle.
Life & Soft : société de bioinformatique certifiée ISO 9001 ciblant les industries pharmaceutiques, cosmétiques et les laboratoires de biologie médicale et de recherche. Elle propose des solutions sur mesure sur trois axes : consulting en bioinformatique, suite logicielle LifePipe® pour la génomique et plate-forme de séquençage.
Tech2heal : solution cCoud nommée Alakin, permettant à des équipes médicales de créer et de lancer très facilement des services de télésuivi, thérapies digitales ou recherche clinique de manière décentralisée. Sa différence repose sur une forte capacité d’automatisation de workflow clinique et d’engagement des patients dans leur parcours de soin.
Visible Patient : laboratoire d’analyse 3D des images médicales.
WhiteLab Genomics : startup « deeptech » qui développe et opère sa plate-forme d’IA pour les biothérapies, y compris les thérapies géniques et cellulaires. Sa technologie propriétaire analyse des données biologiques complexes grâce à l’intelligence artificielle, accélérant le développement et réduisant les risques associés à ces thérapies.
Patricia Dreidemy