Atos publie son chiffre d’affaires du 3ème trimestre 2023, soit 2 590 millions d’euros, en baisse organique de 3 %.
Le chiffre d’affaires du groupe s’est établi à 2 590 millions d’euros au T3 2023, en recul de 5,3% à taux de change constants. En organique, le chiffre d’affaires a diminué de 3 %, la bonne performance d’Eviden, +2,3% en organique avec une solide contribution du big data et de la cybersécurité, ayant été compensée par le recul de Tech Foundations (qui regroupe les activités historiques d’infogérance), qui affiche -7,2% en organique, avec un recul des activités cœur de métier de 4,9 % compte tenu de la rationalisation du portefeuille.
Les activités cœur de métier de Tech Foundations incluent l’infrastructure, le Cloud privé et les plateformes, l’espace de travail numérique et les services professionnels. L’entreprise continue de réduire ses activités non stratégiques (BPO et revente de matériel et de logiciels) et a récemment cédé UCC, un actif non stratégique et en déclin.
Le chiffre d’affaires des 9 premiers mois de 2023 se monte 8 138 millions d’euros, en hausse organique de 0,6 %, (Eviden +5,5 % et Tech Foundations -3,5 %).
Atos, en pleine restructuration, des députés favorables à une nationalisation temporaire et partielle
La stratégie de scinder Atos en deux branches est au cœur de vives critiques, d’actionnaires et de politiques. Le feuilleton de la vente d’Atos a connu un nouveau rebondissement la semaine dernière : sous le feu des critiques, le président du groupe informatique Bertrand Meunier a démissionné, et le projet contesté de cession de Tech Foundations au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky est reporté au “début du deuxième trimestre 2024“. Hier, le jeudi 25 octobre, les députés de la commission des Finances ont adopté un amendement au projet de budget 2024 pour nationaliser temporairement les activités “stratégiques” du groupe dans le but d’empêcher que des technologies sensibles pour le nucléaire ou l’armée ne tombent sous “pavillon étranger“, a rapporté l’AFP.
“La restructuration ne doit pas entraîner une perte de souveraineté“, a insisté le député Philippe Brun (PS), qui propose ce principe de nationalisation tout comme le patron des députés LR Olivier Marleix. Le gouvernement pourra cependant choisir de conserver ou rejeter l’amendement lorsqu’il utilisera le 49.3 pour faire adopter le budget sans vote. Dans le détail, le député socialiste propose une nationalisation temporaire de certaines branches du groupe, pour que l’État les revende ensuite “immédiatement à des repreneurs de notre industrie de défense“. Il évoque notamment “Atos Big Data and Security (BDS)“, qui “assure aujourd’hui la gestion du téléphone de sécurité des armées, développe les logiciels de gestion des services d’urgence, à qui l’on doit le portail des douanes et le système de combat Scorpion“. Mais également “Atos Worldgrid” qui “développe des logiciels de gestion des centrales nucléaires, et divers logiciels de gestion informatique de services publics et para-publics“.
“Il n’est pas concevable que nos super-calculateurs par exemple, qui définissent la trajectoire de nos missiles nucléaires passent sous pavillon étranger“, a insisté le député, qui chiffre l’opération à environ “390 millions d’euros“.
Fin septembre, Elisabeth Borne avait tenté de rassurer les députés : “même si l’opération était menée à son terme, elle n’aurait aucune incidence en termes de contrôle ou de droit de blocage sur les activités sensibles“, avait-elle déclaré.
(avec AFP)