Dans l'environnement économique actuel et face à la concurrence mondialisée, le développement des entreprises passe par l'innovation et la création de nouveaux produits et services. Les hommes sont les acteurs de cette innovation ; il est donc essentiel pour les DRH de détecter les talents puis de les retenir. Dans ce contexte, les outils de gestion des talents se multiplient ; une bataille au sommet fait rage en ce moment sur le sujet.
Dans un contexte de concurrence de plus en plus acharnée et mondialisée, exacerbé par la crise financière et économique, la seule solution pour les entreprises, pour se développer et augmenter leurs revenus est l'innovation : nouveaux produits et nouveaux services sont de mise afin de s'adapter à des contraintes et des demandes en perpétuelle évolution. Cette démarche ne peut passer que par les hommes : la crise aurait-elle donc des bons côtés, en particulier celui de replacer l'homme au cœur de l'entreprise ? Les DRH jouent un rôle primordial dans ce domaine pour détecter et retenir les meilleurs talents.
En janvier 2012, le “Baromètre Global de l’Innovation” de General Electric révélait que 92 % des 2800 cadres dirigeants issus de 22 pays interrogés considéraient l’innovation comme le principal levier pour créer une économie plus compétitive dans leur pays et que 86 % la voyaient comme le moyen probablement le plus efficace de créer des emplois locaux. Mais la France n'est vue comme une terre d’innovation que par 7 % des répondants, loin derrière les États-Unis (64 %), l’Allemagne (48 %), le Japon (43 %), la Chine (37 %), la Corée et l’Inde (13 %). La marge de progression est donc importante. Dans une récente communication, Jean Manade, directeur général de Northgate Arinso France, acteur spécialisé dans les logiciels et services RH, estimait qu'en 2012, “une priorité sera accordée à la détection et la gestion des talents au sein des entreprises – par le biais des RH et des outils SIRH – dans le but de garantir le succès de leur stratégie d’entreprise“.
Autrefois appelée gestion des carrières, la gestion des talents, consiste à assurer le recrutement et la fidélisation des collaborateurs d'une entreprise. C'est donc la pierre angulaire des RH et son importance se voit encore renforcée dans le contexte économique actuel. Les solutions logicielles de gestion des talents fleurissent, comme Cornerstone, Stepstone, Halogen ; les Français Cegid et Talentsoft figurent en bonne place parmi les fournisseurs de ce type de solutions. Mais il se livre en ce moment même une bataille à l'échelle mondiale autour de la gestion des talents : chronologiquement, c'est SAP qui a ouvert le feu en rachetant SuccessFactors début décembre 2011 pour 3,4 milliards de dollars, une transaction rapidement clôturée puisqu'elle s'est officialisée il y a quelques jours à peine (cf. SAP en passe de racheter SuccessFactors). Dans le même mois, ce fut au tour de Salesforce de se payer le Canadien Rypple et d'annoncer vouloir le rebaptiser SuccessForce.Last but not least, Oracle vient de se payer un autre acteur majeur du “talent management”, Taleo, pour 1,9 milliard de dollars (cf. Oracle sur le point d'acquérir Taleo). Ces rachats en série signent à eux seuls l'importance de la gestion des talents en général et tout particulièrement du mode SaaS et cloud pour ce domaine fonctionnel.
SuccessFactors : toujours plus vite
Fin février, le rachat de SuccessFactors par SAP était à peine entériné que Dimitri Kvakovsky, vice-président global product management de SuccessFactors et Sven Kronecker, vice-président on-demand de SAP, nous indiquaient déjà vouloir aller encore plus vite : “notre priorité n° 1 cette année n'est pas de consolider mais bien d'accélérer le mouvement pour bénéficier de la croissance que nous constatons dans ce domaine“, expliquait Sven Kronecker. “Avec ce rachat nous dépassons les 15 millions d'utilisateurs dans le cloud et sommes de fait déjà numéro un. Mais notre objectif pour 2017 est d'être également numéro un dans le cloud en termes de revenus“. Seuls 14 % des clients (parmi lesquels Siemens, Kellog's ou encore Coca Cola) sont communs à SuccessFactors et SAP, ce qui donne effectivement une bonne marge de progression à la réunion des deux entités. “Il y a une demande très forte notamment dans le cloud en ce qui concerne la gestion des talents et nous voulons répondre à cette demande encore plus vite que ne le faisait SuccessFactors de par le passé“.
De son côté, Dimitri Kvakovsky annonce que la réponse de SAP par défaut aux demandes de solutions de gestion des talents de ses clients sera désormais la gamme de produits de SuccessFactors. “Les produits développés par SAP dans ce domaine ne s'enrichiront plus. Ils seront cependant maintenus jusqu'en 2020“, précise-t-il. Cela signifie que seules les modifications réglementaires et légales intervenant jusque là seront intégrées aux produits. “Mais les investissements les plus importants dans l'innovation seront réalisés dans la gamme de produits cloud de SuccessFactors. En particulier, à l'automne dernier, SAP travaillait sur un produit appelé Career On Demand, qui était supposé devenir une solution cloud de gestion des talents. Ce produit ne verra pas le jour, mais les concepts et les développements déjà réalisés seront intégrés au fil du temps aux produits de SuccessFactors“. À noter que les solutions de gestion des talents de SAP ne seront pas uniquement disponibles en mode cloud et pourront être installées on-premise, mais la préférence ira au cloud, les clients étant fortement incités à adoptés ce mode d'utilisation.
Quant à Business ByDesign, il va continuer à être la solution ERP cloud préférentiellement préconisée aux entreprises que SAP considère comme SMB (Small and Medium Businesses). “Mais si une entreprise est avant tout intéressée par les aspects ressources humaines, nous lui conseillerons plutôt les solutions SuccessFactors“, précise Dimitri Kvakovsky.
Benoît Herr
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