Avec cet investissement étalé sur trois ans, l’ESN canadienne entend accélérer le développement de services et solutions en intelligence artificielle. Il s’agit aussi d’aider les entreprises clientes à passer du stade l’expérimentation à la mise en œuvre industrielle de modèles d’IA.
L’intelligence artificielle est appelée à modifier en profondeur le modèle économique des ESN. Par sa capacité à automatiser un grand nombre de processus mais aussi à augmenter la productivité des développeurs en générant et réparant du code, l’IA change la manière de délivrer des projets. Les sociétés de services doivent aussi aider les entreprises clientes à passer du stade de l’expérimentation au déploiement industriel de modèles robustes et de confiance.
Après Capgemini, qui lors de ses résultats semestriels, a indiqué vouloir investir 2 milliards d’euros et doubler ses équipes data et IA pour atteindre 60 000 personnes au cours des trois prochaines années, c’est au tour de CGI de se positionner. Le groupe canadien prévoit d’investir un milliard de dollars dans les trois années à venir afin notamment de soutenir le développement de ses services et solutions en IA.
Plus de vingt ans d’expérience dans l’IA
Si cela fait plus de vingt ans que CGI travaille sur les technologies d’automatisation intelligente et d’IA, il s’agit pour le groupe côté à la Bourse de Toronto et de New York de prendre date avec la montée en puissance de l’IA générative. « Au moment où la prochaine génération d’IA se dessine et les demandes des clients augmentent, nous nous engageons à enrichir notre bassin de talents et nos capacités, conformément à notre stratégie de croissance rentable, interne et par acquisition », explique l’ESN dans un communiqué.
Cet investissement sera consacré au recrutement et à la formation d’experts du domaine et au développement de services de conseil en IA. Dans une récente étude du cabinet IDC, les clients de CGI ont plébiscité la tenue d’ateliers de conception qui améliorent leurs connaissances de l’IA, leurs permettent d’appliquer un cadre méthodologique adapté (DataOps, AIOps, CloudOps) pour assurer, par exemple, la qualification des données servant à entraîner les modèles et, enfin, assurer le transfert des connaissances aux équipes IT internes.
PulseAI, une plateforme propriétaire d’hyperautomatisation
Le groupe a d’ores et déjà accéléré ses investissements dans CGI PulseAI, une plateforme propriétaire d’hyperautomatisation, d’IA conversationnelle et de moteur de décision. Elle comprend plus de 35 modèles d’IA pré-entraînés produisant des résultats avec « un taux d’exactitude de plus de 90 % ». Cette plateforme, que CGI utilise pour ses propres activités et ses solutions Credit Studio (gestion du crédit) et OpenGrid (gestion des services énergétiques) doit aider ses clients à bâtir de nouveaux modèles avec leurs propres données.
En termes de références clients, CGI fait valoir de belles réalisations sur son site institutionnel. L’ESN a aidé une agence gouvernementale britannique à détecter et prévenir la pollution de l’eau d’une station balnéaire. En Finlande, c’est la ville de Turku qui fait appel à son IA pour améliorer la gestion des services municipaux et répondre aux demandes de ses habitants.
Le sidérurgiste autrichien Uddeholm souhaitait, lui, améliorer la qualité de production d’acier en développant un modèle d’apprentissage automatique lui permettant de prédire le moment et l’endroit où se formeraient les fissures de l’alliage métallique, avec un taux de précision de plus de 70 %.
CGI a également collaboré avec l’hôpital d’Helsinki et le fabricant d’appareils d’imagerie numérique Planmeca pour proposer une solution d’IA qui assiste les radiologues dans l’interprétation de tomodensitogrammes et la détection d’hémorragies cérébrales non traumatiques.
Enfin, dans le cadre du programme AI4Whales, CGI a démontré l’intérêt d’utiliser les données provenant de l’observation de la Terre pour détecter et suivre les baleines et éviter ainsi la collusion entre les mammifères marins et les navires.
Xavier Biseul