Connue pour son IaaS certifié SecNumCloud, la filiale de Neurones déroule sa feuille de route en annonçant la prochaine mise en production d’une offre PaaS. Le Cloud provider affiche aussi ses ambitions européennes.
S’octroyant près de 80 % du marché français du Cloud, les trois hyperscalers américains laissent peu de place aux acteurs nationaux. Les prises de position en faveur de la souveraineté technologique, la doctrine dite « Cloud au centre » de l’État et l’actuel projet de loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique (SREN) rebattent toutefois les cartes.
Moins connu qu’OVHcloud ou Outscale, Cloud Temple entend profiter de ce contexte favorable. Créée en 2017, cette filiale de l’entreprise de services du numérique (ESN) française Neurones emploie 330 collaborateurs et prévoit de réaliser 45 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année.
Basée à La Défense, la jeune société accompagne déjà 150 entreprises et acteurs publics dans leur stratégie de migration vers le Cloud. Parmi ses références, on peut citer Apave, le groupe Avril, la Banque de France, le Cned ou Naval Group.
Certification HDS et norme ISO 27001
En mars 2022, Cloud Temple connaît un tournant dans sa courte histoire. Le Cloud provider devient le premier infogérant français à être certifié SecNumCloud, le célèbre sésame décerné par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI). Sa plateforme est également certifiée HDS (hébergeur de données de santé) et ISO 27001 (norme relative à la sécurité des systèmes d’information).
Se positionnant comme acteur de Cloud de confiance, Cloud Temple propose une offre IaaS (calcul, stockage, réseaux, backup) aux opérateurs d’importance vitale (OIV), aux opérateurs de services essentiels (OSE), aux établissements de santé, aux services régaliens et, plus généralement, à toute organisation soucieuse de la souveraineté de l’hébergement de ses données et applicatifs sensibles. Une offre accessible aux acteurs publics via le marché C3 de l’Ugap, l’Union des groupements d’achats publics.
« Deuxième étage de la fusée »
Cloud Temple entend ne pas s’arrêter pas là. Le prestataire a récemment dévoilé sa feuille de route pour le lancement cette fois d’une offre PaaS de confiance. « Il s’agit du deuxième étage de la fusée, explique Christophe Lesur, son directeur général. Nous voulons aider les organisations à moderniser leurs applications pour qu’elles puissent tirer pleinement partie des promesses du Cloud ».
Construite sur l’environnement Red Hat OpenShift et alimentée par l’orchestrateur Kubernetes, la plateforme fera appel aux technologies de containerisation. Elle doit être mise en production au dernier trimestre de cette année avec une qualification SecNumCloud attendue au premier trimestre 2024. « Cette qualification repose sur un référentiel particulièrement exigeant, poursuit Christophe Lesur. Cela constitue une barrière à l’entrée du marché du Cloud de confiance. »
Pour répondre aux critères du cahier des charges, Cloud Temple prévoit de disposer de trois datacenters dans la région Ile-de-France. Au-delà du PaaS, Cloud Temple entend aussi se positionner sur les innovations de rupture en proposant à terme des offres d’« intelligence artificielle de confiance » et de « quantique de confiance ».
Passage à l’échelle européenne
Ses ambitions sont aussi géographiques. Cloud Temple mise beaucoup sur le projet de certification européenne EUCS (pour European cybersecurity certification scheme for cloud services) pour se développer. Portée par l’Enisa (European network and information security agency), celle-ci est, en effet, largement inspirée du label SecNumCloud.
D’ici à 2025, Cloud Temple prévoit d’ouvrir trois régions « dans des hub stratégiques des affaires et du numérique », à Francfort, Amsterdam et Dublin. Une manière de répondre aux besoins des groupes français internationaux. Pour ce développement à l’international, le provider reproduira le même modèle technologique qu’en France, en installant ses infrastructures dans des datacenters d’opérateurs partenaires comme Telehouse.
Cloud Temple s’est associé à Cisco pour la fourniture de serveurs Cisco, à IBM pour les systèmes de stockage et de sauvegarde, à VMware pour les solutions de virtualisation ou à Stormshield pour sa gamme de parefeux virtuels. Reposant sur un canal de vente indirecte, le Cloud provider s’est aussi rapproché des principaux intégrateurs et infogérants de la place comme Capgemini, CGI, Kyndryl, Sopra Steria ou Thalès.
Xavier Biseul