Le fabricant allemand d’équipements télécoms a investi le champ de l’édition de services IT avec sa plateforme myapps de communication unifiée. Sans renoncer à sa volonté de tout produire en Allemagne. innovaphone compte aller plus loin dans cette voie et s’ouvrir davantage à des éditeurs tiers, comme l’explique Bastien Gonon, directeur général de la branche française d’innovaphone et responsable de la Suisse romande..
Comment se répartit votre chiffre d’affaires ?
A peu près 50-50 entre matériel et soft. Tout notre hardware est fabriqué en Allemagne. Nous avons notre propre Cloud, hébergé par OVH en Allemagne. Notre offre Cloud séduit beaucoup de PME pour sa facilité d’installation et son prix de deux euros par mois et par utilisateur. Nous sommes en croissance constante depuis l’ouverture de la filiale française à Carcassonne en 2018.
Le standard classique est-il voué à disparaître ?
On aura toujours besoin de postes fixes dans les entreprises employant beaucoup de salariés : le coût d’équipement de chacun en portables serait prohibitif. Nos standards sont conçus dans un esprit mutualiste et répondent parfaitement à l’essor du télétravail.
Vous ouvrez myApps à des éditeurs tiers pour construire des solutions plus complexes…
Sur myApps vous trouverez un mix de nos applis, en particulier sur la communication unifiée qu’on a découpé en plein de petites briques. Il y a aussi une ouverture vers des éditeurs tiers qui y ajoutent leurs briques. On intègrera des fonctionnalités, des applications axées métiers. Un utilisateur pourra y connecter un Salesforce, un Hubspot. myapps a été conçu dès son lancement en 2019 comme une « plaque tournante » qui combine toute la partie communication et téléphonie avec des applications métiers pour améliorer la productivité de ses utilisateurs.
Quelles sont vos nouveautés ?
innovaphone a lancé à la fin 2022, la nouvelle version de myApps, dite v13R3, avec l’ajout d’une partie de conferencing, pour émuler de vraies salles de réunions physiques avec des centaines de personnes, contre deux à trois auparavant, sans invitation via Outlook mais par un numéro de téléphone, une option très adaptée pour les salariés en DECT. Puis l’appli Working qui répond à une directive européenne obligeant les employeurs à enregistrer le nombre d’heures travaillées de leurs salariés.
Nous avons créé un département Productivity, en février 2022, qui développe des applis métiers (Productivity, Averting), Surveys pour des enquêtes et Connect, une plateforme de microblogging. Nous devenons ainsi éditeurs pour faire fructifier l’offre myApps.
Et côté équipements ?
La pénurie de chipset nous a conduits à redésigner notre poste IP222 en IP222A, avec un autre composant. Notre indépendance nous a permis de résoudre rapidement ce problème. Nous préparons par ailleur une nouvelle gamme de téléphones dont nous venons de présenter quelques détails à nos partenaires. Nous ne publions pas de date de sortie parce que nos développeurs sont des perfectionnistes qui ne veulent pas lancer un poste imparfait à une date fixée à l’avance.
Quelle feuille de route commerciale pour innovaphone en France ?
Notre stratégie s’articule autour de deux axes. Grandir avec nos partenaires existants : Tiptel (NDLR : VAD dans les solutions télécoms d’entreprise), Com8 (NDLR : produits de voix sur IP et de communication data), Itancia (NDLR :spécialiste des technologies de communication, collaboration, réseaux et sécurité d’entreprise), ACTN (distributeur informatique matériel réseau multimédia et communication informatique) et une quarantaine de revendeurs-intégrateurs. Etre plus proche des clients finaux, sans court-circuler notre channel, car c’est avec eux que nous obtenons les meilleurs retours pour améliorer nos offres.
Vincent Bussière
