En 2022, dans un contexte de marché de l’emploi cadre très dynamique, les difficultés de recrutement ne cessent de progresser. Plus proactives, les entreprises se tournent vers les réseaux sociaux et font appel à la visioconférence.
L’édition 2023 de l’Apec portant sur les pratiques de recrutement vient de paraître. et les difficultés d’embauche vont croissantes. 64 % des entreprises ayant recruté au moins un cadre en 2022 ont rencontré des difficultés de recrutement (+ 14 pts vs 2021). Elles sont liées à l’insuffisance de candidatures (76 %), au décalage entre les candidatures reçues et les besoins des entreprises (62 %)ou encore à la concurrence entre employeurs sur les mêmes profils. Le délai moyen de recrutement a lui aussi logiquement augmenté, atteignant 12 semaines(vs 11 semaines en 2021). Une hausse là encore plus prononcée dans les ETI et grandes entreprises et qui concerne particulièrement les secteurs de la construction et de l’ingénierie R&D.
Consentir des ajustements sur le profil
Comment les entreprises s’adaptent-elles ? Pour 91 % d’entre elles, elles assouplissent leurs critères de sélection, au premier rang desquels la rémunération. 62 % d’entre elles ont ainsi révisé à la hausse la rémunération initialement prévue (+ 7 pts vs 2021). Par ailleurs, près de huit entreprises sur dix ont consenti des ajustements portant sur le profil du candidat finalement retenu (81 % vs 74 % en 2021), privilégiant le plus souvent des cadres ayant moins de compétences techniques ou moins d’expérience (50 %, +4 pt) qu’initialement souhaité. Ces ajustements en faveur d’un profil plus junior ont été plus fréquents dans les secteurs où les difficultés de recrutement sont particulièrement aiguës, comme dans les activités informatiques (65 %) et l’ingénierie R&D (63 %).
Une partie des entreprises semble également prête à réviser certaines conditions d’emploi (par exemple : un temps partiel). En revanche,elles sont moins enclines à accorder plus de jours de télétravail que prévu (30 %) et repoussent largement l’idée de raccourcir voire de supprimer la période d’essai (18 %).
Pré-sélection téléphonique et visio
La sélection des candidats évolue également vers plus de flexibilité : les entreprises demandent aussi moins fréquemment une lettre de motivation aux candidats (56 % en 2022, -11 pts vs 2021), se tournant vers d’autres pratiques comme par exemple la pré-sélection téléphonique.
Le recours à la visioconférence pour des entretiens de recrutement s’élargit (46 % en 2022), même s’il reste plus fréquent dans les grandes entreprises 66 %, +12 pts) que dans les PME (43 %, +11 pts). Cette pratique, déjà bien ancrée dans les usages dans le secteur des services à forte valeur ajoutée comme l’informatique s’y est particulièrement étendue en 2022 (62 %, +19 pts)
Une approche directe des candidats via les réseaux sociaux
En 2022, les entreprises ont de plus en plus recours aux réseaux sociaux pour diffuser leurs offres d’emploi. Les réseaux sociaux deviennent ainsi le deuxième canal de recrutement le plus utilisé par les entreprises de toutes tailles, après l’offre d’emploi. La mobilisation de l’approche directe via les réseaux sociaux est la plus répandue dans les grandes entreprises (67 %) mais aussi en forte augmentation dans les petites PME de 10 à 49 salariés (52 % en 2022, +9 pts en un an).
Le recours à un intermédiaire de recrutement (cabinet de recrutement, agence d’emploi etc.) progresse également nettement (48 % en 2022 vs 42 % en 2019). Sur deux ans, cette hausse concerne toutes les tailles d’entreprises, y compris les plus petites PME, qui y ont traditionnellement moins recours.
Enfin, la part des entreprises développant une stratégie multicanale pour leur dernier recrutement de cadre s’est maintenue en 2022 : 36 % des entreprises ont utilisé plus de 5 canaux pour leurs recrutements de cadres (stable vs 2021).