Nous avions décrit fin janvier l’annonce du lancement par Cheops Technology de son offre Mail In France. Nicolas Leroy-Fleuriot, son PDG, a confirmé le 7 avril la commercialisation et levé le voile sur les détails de sa messagerie « de confiance ».
C’est à l’occasion du FIC (Forum International de la Cybersécurité), à Lille, que Cheops Technology présentait en détail sa nouvelle offre lors d’une conférence. Il s’agit d’un enjeu très important pour l’entreprise bordelaise : la plateforme est le fruit de 20 années hommes de travail pour sa conception, ayant nécessité une task force de 10 personnes, pour un chantier qui aura duré 2 ans.
Le dirigeant, Nicolas Leroy-Fleuriot est monté au créneau pour présenter l’offre, avec à ses côtés Frédéric Basroger, dircteur des comptes publics stratégiques. Le lancement effectif est pour avril. « On n’a pas le choix, l’attente est très forte », explique le PDG de Cheops, qui confie : « en 37 ans de carrière, c’est la première fois que je vois autant de contacts entrants soit par des appels au standard soit via LinkedIn ».
Clients visés : Santé et secteur public
Pour le dirigeant de la société de services, le contexte réglementaire, c’est-à-dire en particulier la mise en place du règlement NIS 2 en 2024, impose, sous peine de sanctions la localisation des données sur le territoire français. Pour Nicolas Leroy-Fleuriot, la confidentialité des données n’est pas garantie dès lors qu’elle passe par un opérateur de Cloud transatlantique, tous soumis au Cloud Act.
C’est pourquoi Cheops ciblera avec son offre Mail In France en priorité deux catégories de clients potentiels : les établissements publics et le secteur de la santé.
La messagerie, un webmail, est interfacée avec Outlook, et compatible avec Thunderbird. L’interface utilisateur reste en local, il n’y a que le back-office qui change : « c’est transparent pour l’utilisateur », insiste Nicolas Leroy-Fleuriot, pour lequel ne pas « modifier l’expérience utilisateur » était une priorité.
Une fonctionnalité de visioconférence est disponible, à partir de l’interface de la messagerie. La suite bureautique optionnelle est construite à partir de Only Office. (Cheops n’avait pas voulu initialement dévoiler l’application d’origine). L’application dans sa globalité a été élaborée à partir de solutions Open-Source européennes.
Un look à la Outlook
L’ergonomie et la sécurité ont représenté les priorités. La sécurité est encapsulée dans la messagerie, dont le contrôle d’identité, la quarantaine. En option, la sécurité comprendra un Waf (protection des applications) et un SIEM. Des derniers arbitrages sont en cours au niveau du choix des solutions. Fortinet, un partenaire historique, est actuellement intégré, mais le français Vade est également en cours d’examen attentif.
Au moment de la première annonce, en janvier 2023, les tarifs étaient estimés. Ils ont été détaillés le 7 avril. Mail In France sera disponible en 3 formules :
-Basic : 3,4€ par mois et par utilisateur
-Avancé (avec la fonctionnalité de visioconférence) : 9,5€
-Premium (avec Visioconférence et Drive, à partir de 100 Go) : 16,3 €
Création d’une division Cheops Cyberdéfense franco-suisse
Cheops Technology, dont le CA au 30 avril devrait avoisiner les 160 millions d’euros, bénéficie des infrastructures de ses 5 datacenters français, de ses 13 agences en région et de ses 600 collaborateurs, dont 480 techniciens. Mais l’entreprise de Canéjan a aussi racheté DFI Services, une société suisse d’une cinquantaine de personnes, disposant de 3 datacenters dans le pays.
Le PDG de Cheops a annoncé lors de sa conférence du 7 avril que sa division « Réseau & Sécurité Française » allait fusionner avec la division « Infrastructure », puisque « le réseau et la sécurité sont devenus deux des briques incontournables de l’Infrastructure d’un système d’information ».
Il a également annoncé la création d’une division baptisée Cheops Cyberdéfense, rassemblant les meilleurs experts du sujet et dont le directeur sera Jérémy Voisin, précédemment directeur de l’activité cyber Suisse. Le SOC de Cheops sera remplacé par le SOC suisse de Dfi développé sous Elastic et qui a fait ses preuves en matière de performance et d’efficacité. Enfin, une offre locale helvétique baptisée Mail In Switzerland devrait voir le jour d’ici la fin de l’année.
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