Le procès qui oppose Oracle et Google pour violation de licence du langage Java a débuté. Larry Ellison CEO d'Oracle a été appelé comme témoin et a confirmé que pendant un temps, Oracle a réfléchi à la possibilité de créer une plate-forme mobile Java pour smartphone, et en a discuté avec Eric Schmidt, alors CEO de Google, en vue d'une éventuelle collaboration. Un témoignage qui veut donner du poids à la plainte déposée, et que Google voit de son côté comme une forme de dépit.
Larry Page, actuel CEO de Google a lui aussi été appelé à la barre. Les avocats d'Oracle l'ont cuisiné à propos de mails internes qui selon eux prouvent que Google a utilisé Java sans licence. Un de ces mails aurait été écrit par Tim Lindholm, qui travaille à Google de 2005 et qui est un ancien employé spécialiste de Java chez Sun Micro Systems. Ce mail était adressé à Andy Rubin, le responsable d'Android et était un mémo sur les alternatives possibles à Java. Le mail conclut que les alternatives sont nulles et que “nous devons négocier une licence pour Java“. L'acquisition de cette licence, toujours selon ce mail, était un préalable indispensable à l'ouverture du code d'Android.
Les réponses de Larry Page aux questions ne semblent être que des esquives.
Avocats : Vous savez que Google n'a jamais pris de licence de Sun, n'est-ce pas ?
Page : Je sais que nous avons travaillé dur pour négocier une licence business de Java.
Le juge : C'est une question à laquelle vous devez répondre par oui ou par non ?
Page : Je ne pense pas que nous l'avions eue, non.
Avocats : Pouvez-vous nommer une seule société qui utilise les API Java et qui n'a pas pris de licence chez Sun ou Oracle, hormis Google ?
Page : Je ne suis pas un expert. Je ne sais pas.
Et Page d'ajouter : “Nous n'avons rien fait de mal […] Nous faisons très attention avec les informations que nous utilisons et celles que nous n'utilisons pas“.
Questionné à propos de Tim Lindholm et de l'impossibilité d'être dans l'ignorance de son mail et surtout de sa conclusion, Page répond : “Je ne suis pas sûr de savoir de quel Tim il pourrait s’agir“.
Le procès doit durer deux mois et sera sans doute riche en rebondissements, mais pour l'instant, on ne peut pas dire que Google/Larry Page soient très convaincants.