(AFP) L’action de la société de sécurité informatique Darktrace se reprenait mercredi à la Bourse de Londres, après avoir plongé en début de semaine sur des allégations d’irrégularités comptables par un fonds d’investissement américain, démenties par l’entreprise.
Après un rapport accablant publié mardi par Quintessential Capital Management, basé à New York, Darktrace avait assuré dans un communiqué en milieu de journée avoir “une confiance totale dans (ses) pratiques comptables et l’intégrité de (ses) rapports financiers, audités de manière indépendante“.
Ses actions, qui grimpaient mercredi de 5,57 % à 221,90 pence à la Bourse de Londres peu avant 11H00 GMT, baisse pourtant de près de 12 % depuis le début de la semaine et de plus de 14 % depuis le début de l’année. Le fonds américain, qui a une position de vente à découvert (short-selling) des actions de Darktrace, pratique boursière qui consiste à parier sur la baisse d’un titre, s’était notamment dit “sceptique” sur les comptes de l’entreprise après une “enquête approfondie“.
Darktrace a aussi annoncé mercredi le lancement d’un programme de rachat d’actions de 75 millions de livres. Darktrace, sous pression depuis des mois, avait déjà souffert en Bourse début janvier après avoir abaissé ses prévisions de chiffre d’affaires pour l’exercice 2023, expliquant avoir auparavant surévalué ses perspectives de ventes.
Une accumulation…
La société basée à Cambridge avait connu une entrée en fanfare en Bourse de Londres fin avril 2021, au prix d’introduction de 250 pence permettant une capitalisation boursière initiale de 1,7 milliard de livres. Mais l’action avait ensuite été plombée par les commentaires d’un analyste de la banque d’investissement britannique Peel Hunt ayant mis en doute sa valorisation et ses perspectives de rentabilité. L’échec des négociations de rachat avec Thoma Bravo a porté un autre coup au titre d’autant que l’ombre de l’affaire Mike Lynch continue de planer : cet investisseur de la première heure dans Darktrace est accusé de fraude dans la vente en 2011 de la société Autonomy au groupe américain Hewlett Packard.
Cette nouvelle volée de critiques “a entraîné une faiblesse du cours ces derniers jours, suffisante pour que Darktrace lance un programme de rachat d’actions“, note Russ Mould, analyste chez AJ Bell. “Cela envoie un message au marché que Darktrace pense que les actions sont trop basses“, mais aussi que “l’entreprise pense n’avoir rien à se reprocher” sur ses pratiques comptables, poursuit l’analyste. Mais cette accumulation de casseroles mine la confiance du marché selon M. Mould, pour qui “Darktrace doit répondre de façon détaillée aux accusations de Quintessential, sinon les investisseurs vont tout simplement s’en aller“.