Par Itamar Ben Hemo, CEO de Rivery
Parmi les assets IT les plus importants de l’entreprise, les bases de données n’échappent pas à la migration vers les clouds. Comme pour les charges de travail et les applications, ces derniers apportent plusieurs avantages par rapport à un stockage sur site qui demande des investissements aussi bien financiers qu’humains supplémentaires pour fonctionner. En choisissant d’héberger leurs bases de données dans le cloud, et en s’affranchissant des contraintes intrinsèques à la gestion de celles-ci, les entreprises peuvent ainsi gagner en agilité, en efficacité et optimiser leurs coûts. Si en terme simple, la migration de base de données dans le cloud permet de prendre une base de données ou un entrepôt existant, stocké et hébergé sur site, et de déplacer son contenu et son utilisation vers le cloud, par exemple vers une base de données relationnelle, soit plus communément vers un entrepôt de données. Il est toutefois important de comprendre pourquoi les entreprises se lancent dans ce défi, et d’en saisir les enjeux ? Il y a ainsi deux raisons principales pour lesquelles les entreprises passent généralement au cloud.
1 – Séparer l’opérationnel du reporting et des bases de données analytiques
Il n’est pas rare que les entreprises, surtout les plus petites, utilisent la même solution de base de données pour leurs besoins opérationnels et pour leurs besoins en matière de rapports et d’analyse. Lorsque la taille des données et les besoins de connectivité augmentent, il est généralement judicieux de séparer ces deux besoins en deux systèmes distincts.
Les bases de données “traditionnelles”, telles qu’Oracle ou Microsoft SQL server, existent depuis des décennies et sont de nature relationnelle. Cela signifie qu’elles sont construites et optimisées pour les opérations et les transactions comme les insertions, les mises à jour et les suppressions fréquentes. Elles sont par exemple toutes indiquées pour le back-end d’une boutique e-commerce, d’une application SaaS ou d’une banque. Mais si ces bases de données relationnelles brillent par leurs performances transactionnelles, elles n’ont pas été conçues pour le reporting, et ne sont donc pas adaptées ou performantes à cette fin.
Les entrepôts de données, quant à eux, sont généralement en colonnes et ont donc été conçus et optimisés pour offrir de bonnes performances à l’échelle lorsqu’ils sont utilisés à des fins de reporting. Mais d’un autre côté, la plupart des entrepôts de données ne sont pas performants si vous essayez constamment d’insérer de nouvelles données ou de mettre à jour/supprimer des données existantes. Il faut donc bien choisir quelles solutions adopter en fonction des besoins exprimés par le projet. Nous entendons ainsi souvent les termes “base de données opérationnelle” et “base de données analytique” pour décrire les deux principaux cas d’utilisation auxquels ils sont destinés : les opérations de back-end et le reporting.
2 – Profiter de tous les avantages de l’hébergement de données dans le cloud Vs. sur site
Les avantages de passer d’une base de données ou d’un entrepôt sur site à une base de données, ou un entrepôt cloud, sont surtout liés aux bénéfices intrinsèques du cloud. En résumé, pour de nombreuses organisations, la gestion et l’hébergement de leur propre base de données ne valent tout simplement plus la peine. Elles ont besoin d’un administrateur de base de données (DBA) pour gérer et maintenir le serveur de base de données, de se soucier des correctifs et des mises à jour logicielles, de s’occuper de l’évolutivité et des sauvegardes, etc. soit des contraintes qui disparaissent avec le cloud. Voici concrètement à quoi s’attendre avec la migration des bases de données dans le cloud :
- Évolutivité
En termes de performances et de taille des données, les fournisseurs de cloud computing permettent d’augmenter facilement les volumes et/ou d’accroître les performances sans aucun temps d’arrêt. Certaines solutions, telles que Snowflake et Firebolt, séparent même la puissance de calcul du stockage pour assurer une montée en puissance indépendante. Cela signifie que l’entreprise peut fournir à un groupe d’utilisateurs des moteurs de calcul moins puissants (mais beaucoup moins chers) pour effectuer des analyses, tout en fournissant à un autre cas d’utilisation, comme un processus de rapport quotidien, des moteurs de données plus puissants (bien que plus chers).
Cela permet également de résoudre le problème des pics d’utilisation. Par exemple, une entreprise qui doit produire des rapports mensuels le premier de chaque mois aura souvent besoin d’une puissance de calcul supplémentaire pour produire ces rapports, mais n’aura pas besoin de toute cette puissance pendant la majeure partie du mois.
- Réduction des coûts
Comme indiqué précédemment, avec les bases de données en cloud, les entreprises n’ont plus besoin d’un administrateur de bases de données interne pour gérer ou entretenir les serveurs. Elles n’ont également plus à payer de frais de licence de logiciel ou de matériel, ce qui signifie qu’il n’y a aucun coût initial ou fixe.
Avec la plupart des solutions en cloud, la tarification est basée sur l’utilisation. Bien que les coûts de stockage soient également un facteur avec les bases de données en cloud, les dépenses qui y sont liées sont généralement inférieures aux coûts de calcul. Par exemple, Redshift et Snowflake coûtent environ 24 $ par mois par téraoctet de données stockées, donc pour 50 To de stockage de données, cela revient à moins de 15 000 $ par an.
Il faut toutefois garder certaines choses à l’esprit. Pour certains cas d’utilisation, le passage au cloud pourrait potentiellement coûter plus cher, surtout à long terme. Par ailleurs, il faut garder une bonne hygiène financière pour ne pas accumuler des charges de travail inutiles qui au final pourraient faire grimper les coûts sans raison.
- Fiabilité
Les fournisseurs de services cloud ont aujourd’hui mis en place de nombreuses redondances et systèmes de sauvegarde. Sans entrer dans les détails, on peut parier que n’importe lequel des principaux fournisseurs de services cloud offre une solution plus résiliente que celle que vous hébergez en interne. Outre la disponibilité, une panne matérielle ou une catastrophe naturelle peut être catastrophique en termes de perte de données. La plupart des solutions cloud offrent divers niveaux de sauvegarde, de redondance et même des serveurs géographiquement répartis, ce qui garantit qu’un incident aléatoire n’effacera pas les données.
Tous ces avantages expliquent pourquoi les entreprises pensent aujourd’hui à migrer leurs bases de données dans le cloud. Elles peuvent gagner en efficacité et en performance tout en tirant des avantages intrinsèques du cloud comme l’évolutivité, la réduction des coûts ou encore la fiabilité. Reste ensuite à penser et à réaliser cette migration.