Les autorités policières et judiciaires de Bulgarie, de Chypre, d’Allemagne et de Serbie, soutenues par Europol et Eurojust, ont fait équipe contre des groupes criminels organisés impliqués dans des fraudes d’investissement en ligne.
Plusieurs organisations criminelles ont incité des victimes allemandes à investir plus de deux millions d’euros sur de faux sites d’investissement en crypto-monnaies. Ce réseau criminel, composé de plusieurs acteurs criminels différents opérant par le biais de centres d’appels, incitait les victimes à investir d’importantes sommes d’argent dans de faux systèmes de crypto-monnaies. Europol a mis en place une task force opérationnelle pour soutenir l’enquête transfrontalière.
La journée d’action du 11 janvier 2022 a ainsi conduit à :
- 15 arrestations, dont 14 en Serbie et une en Allemagne ;
- 261 personnes interrogées, dont certaines sont en attente de poursuites (42 en Bulgarie, 2 à Chypre, 3 en Allemagne et 214 en Serbie) ;
- 22 lieux perquisitionnés (5 en Bulgarie, 2 à Chypre, 15 en Serbie), notamment
– 4 centres d’appels et 11 résidences en Serbie
– 2 résidences à Chypre
– 2 entreprises et 3 résidences en Bulgarie
Les saisies comprennent 3 portefeuilles matériels contenant environ 1 million de dollars de crypto-monnaies et environ 50 000 euros en espèces, 3 véhicules, des équipements électroniques et des sauvegardes de données, des documents.
Au moins 2 millions d’euros de pertes
Les suspects utilisaient des publicités sur les réseaux sociaux pour attirer les victimes vers des sites Web exploités clandestinement par les malfaiteurs, qui offraient des opportunités d’investissement apparemment exceptionnelles dans les cryptocurrences. Les victimes, principalement allemandes, investissaient d’abord des sommes faibles, à trois chiffres. De fausses hausses de prix conduisant à des bénéfices prétendument lucratifs pour les investisseurs les persuadaient ensuite d’effectuer des transferts de montants plus élevés. Actuellement, on estime que le préjudice financier subi par les victimes allemandes s’élève à plus de deux millions d’euros, tandis que d’autres pays comme la Suisse, l’Australie et le Canada comptent également des victimes. L’enquête suggère que le nombre de cas non signalés est probablement beaucoup plus élevé. Cela signifie que les gains illégaux générés par les groupes criminels, qui disposent d’au moins quatre centres d’appels en Europe de l’Est, pourraient se chiffrer en centaines de millions d’euros.
Hélène Saire