Par Selina Yuan, présidente d’Alibaba Cloud Intelligence International
Les organisations ont de nombreuses raisons de migrer leur système informatique et infrastructure vers le cloud. L’une d’entre elles, consiste à contribuer à la réalisation d’un programme écologique et à atteindre les objectifs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Le transfert d’applications dans le cloud permet de réduire considérablement les émissions de carbone. Des recherches menées par le cabinet de conseil Accenture ont montré que le transfert des charges de travail des serveurs sur site vers le cloud public peut réduire la consommation d’énergie d’une organisation de 65 % et les émissions de carbone de plus de 84 %.
L’écologisation du datacenter
L’impact sur l’environnement est devenu une préoccupation à la fois pour les exploitants de datacenter et pour les gouvernements. Des mesures sont prises pour y remédier, avec des entreprises telles qu’Equinix qui s’efforce d’accroître son utilisation des énergies renouvelables et d’améliorer la conception de ses datacenters afin de réduire la consommation d’énergie. En 2021, Equinix avait atteint un taux d’utilisation des énergies renouvelables de 95 % dans ses 248 datacenters dans le monde. Ses initiatives en matière d’efficacité énergétique en 2021 représentaient une réduction de la consommation de 415 000 MWh sur une base annuelle.
L’exemple d’Equinix laisse entrevoir un avenir propre et efficace pour les datacenters du monde entier. Les installations de demain devront être conçues sur une base innovante, en s’appuyant sur une énergie à faible teneur en carbone, un refroidissement à haut rendement, des principes d’économie circulaire qui privilégient la réutilisation de la chaleur perdue et le recyclage du matériel.
Avec des opérateurs pionniers ayant donné le ton en construisant de nouvelles installations plus écologiques, l’écosystème doit maintenant se mettre à niveau. Il faut alors prendre en compte trois catégories d’émissions. En premier lieu, les émissions de gaz à effets de serre qu’une entreprise émet directement, en deuxième les émissions indirectes comme par exemple l’énergie achetée pour chauffer et refroidir les bâtiments, et en troisième, et c’est là que ça se complique, il faut assumer la responsabilité de l’ensemble d’une chaîne de valeur, incluant les fournisseurs et les partenaires. Pour avancer, le curseur doit être mis sur les points évoqués ci-dessus.
Le cloud optimisé pour la durabilité
Outre la construction de nouvelles installations dans le plus grand respect de l’environnement, il faut également s’assurer que la puissance de calcul qu’elles contiennent est aussi verte que possible. Les entreprises spécialisées dans le cloud doivent donc s’efforcer de fournir les meilleurs services possibles aux entreprises clientes en impactant le moins possible sur l’environnement. Elles doivent améliorer l’efficacité des datacenters, ainsi que progresser dans le domaine du refroidissement par eau qui est plus écologique, du refroidissement éolien et mettre l’accent sur le recyclage des composants. Par exemple, il existe des “serveurs de trempage” innovants pouvant atteindre un PUE aussi bas que 1,09, ce qui un record en termes de refroidissement des centres de données. Et des technologies de refroidissement par eau qui peuvent réduire la consommation d’énergie de plus de 80 % par rapport au refroidissement mécanique traditionnel.
Il est admis que le déploiement d’unités centrales traditionnelles au niveau du noyau gaspille beaucoup de puissance de traitement, ce qui est inefficace. Les unités de traitement de l’infrastructure cloud (CIPU) contribuent à remédier à ce problème. Conçues pour améliorer les performances en matière de réseau, de stockage, de sécurité et de puissance de calcul, elles fonctionnent en déchargeant les fonctions de virtualisation des serveurs vers du matériel dédié. Ce nouveau système d’infrastructure est conçu pour alimenter les datacenters natifs cloud de la manière la plus écologique possible.
Une nouvelle ère pour l’IaaS
L’évolution des cadres IaaS répond aux aspirations environnementales des entreprises axées sur le numérique. L’IaaS est un excellent moyen pour les entreprises d’accéder à l’infrastructure dont elles ont besoin à la demande depuis le cloud, ce qui leur évite d’avoir à acheter et entretenir du matériel complexe, avec toutes les implications financières et les émissions carbone que cela implique.
Les derniers développements en matière d’IaaS jouent un rôle clé, en contribuant à l’écologisation de la puissance de calcul. L’IaaS a vraiment décollé à mesure que le modèle “cloud-native” est devenu l’architecture principale, ce qui est le meilleur moyen d’obtenir une puissance de calcul maximale en consommant un minimum d’énergie. D’autres recherches de Gartner ont montré que l’IaaS avait connu une croissance de 41,4 % en 2021, en réponse à une demande d’efficacité accrue dans le déploiement de l’infrastructure.
Des innovations comme celles-ci, proposées par les entreprises de datacenter et de cloud computing, sont essentielles à l’écologisation de l’infrastructure technologique, afin d’aider les organisations du monde entier à faire progresser leurs plans de numérisation et à réduire leurs coûts. Il est toutefois important de se rappeler que pour atteindre les objectifs ESG, il ne suffit pas de déployer la bonne technologie. Les efforts de durabilité impliquent également le développement de chaînes d’approvisionnement numériques qui répondent aux besoins environnementaux.
Toute personne qui investit dans l’efficacité de l’IaaS contribue aux efforts de durabilité globale et aide également les chaînes d’approvisionnement numériques à atteindre leurs objectifs écologiques. La collaboration de bout en bout de ces chaînes est essentielle. Le secteur du cloud de l’avenir devra se transformer en un écosystème de partenaires durables travaillant ensemble à la réussite commerciale et environnementale.