Installé à la défense, le Campus Cyber, qui rassemble les principaux acteurs nationaux et internationaux de la cyber, s’est vu confier ce matin la mission plus que sensible de cybersécuriser les PME françaises, considérées comme le maillon faible de notre économie.
“Nous ne pourrons pas sécuriser seuls, avec l’Anssi, les trois millions d’entreprises de notre pays », justifie ce lundi 28 novembre Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications, devant la centaine de personnes venues au Campus Cyber assister à l’évènement Cyber Eco IDF.
“Il nous faut donc monter en puissance, en prise de conscience et mettre de la lisibilité sur les moyens qui sont à disposition des plus petites entreprises pour protéger leur système d’information », poursuit-il.
Entouré de Guillaume Poupard, directeur de l’Anssi, et de Michel Van Den Berghe, directeur du Campus Cyber, le ministre a rappelé la première série d’annonces faite dans les semaines précédentes; avant d’ajouter : “Dans cette démarche de lisibilité, nous souhaitons, avec Bruno Le Maire, vous confier une mission quant à la manière dont les entreprises peuvent trouver les voies pour renforcer leur dispositif de protection. Cela, non pas en s’appuyant uniquement sur les dispositifs publics évoqués précédemment, mais, en complément, en prenant un certain nombre de mesures indispensables à leur propre sécurité. »
Une mission à 4 dimensions
La nouvelle mission du Campus Cyber et des hommes de Van Den Berghe se décline en plusieurs points :
- Elaborer un référentiel partagé sur l’évaluation du risque cyber ;
- Identifier, grâce à l’intelligence collective rassemblée au sein de ce campus, des dispositifs qui permettent de rendre les systèmes d’information des entreprises plus résilients ;
- Contribuer à la structuration d’une offre compétitive de conseil et d’audit en cybersécurité ;
- Participer aux travaux de la filière Industrie de sécurité pour créer un catalogue clair et lisible d’offres françaises.
Bénéficier du travail déjà réalisé depuis 2 ans par la BPI
Le ministre termine son intervention en précisant la volonté de voir se mettre en place une dimension territoriale articulant les travaux du Campus Cyber avec ceux des chambres de commerce. “Elles sont le point d’entrée des entreprises françaises vis-à-vis des politiques publiques », précise Jean-Noël Barrot qui fait également le lien avec l’action de Bpifrance qui, “elle aussi, a une empreinte très forte sur le territoire ». L’idée est de profiter du travail déjà réalisé par la banque publique et, donc, de bénéficier des 200 000 prises de contacts et des 15 000 accompagnements déjà opérés ou bien en cours. “J’ajoute également la présence des campus territoriaux en région qui se développement et ont désormais un rôle clé à jouer en matière de déploiement de la politique de cybersécurité dans notre pays. C’est en unissant nos forces que nous parviendrons à élever le niveau général de protection et à parer cette menace cyber qui progresse de jour en jour », conclut Jean-Noël Barrot.
Au côté du ministre, Michel Van Den Berghe le remercie pour sa confiance et précise qu’elle n’adresse pas un seul homme, lui, mais l’ensemble des acteurs présents sur le Campus. “Le sujet de la protection des PME est l’une des grandes priorités du Campus Cyber. Il est présent dans toutes nos discussions. Sécuriser les PME, c’est sécuriser le maillon faible de notre économie. Pourtant, aujourd’hui plusieurs initiatives, parfois redondantes, se font un peu partout, car rien n’a jamais été coordonné. Il y a donc beaucoup d’intelligence collective à récupérer pour profiter de tout ce qui a déjà été fait. Vous pouvez compter sur nous pour travailler de façon ardue et faire en sorte que nous apportions des solutions concrètes et simples pour ces petites entreprises », conclut Michel Van Den Berghe.
Stéphane Bellec