La DRH de Prodware, Laurence Dubois, cherche à recruter une centaine de collaborateurs chaque année. Ses outils ? Agrégateur de jobboards, réseaux sociaux, mise en avant de la marque entreprise en lien avec le service marketing…
L’ESN, spécialiste Microsoft Dynamics, Sage et Autodesk, est présente dans plus de 10 pays et compte 1 450 collaborateurs. Et chaque année, il faut en recruter une centaine. Comment faire pour toucher les architectes, chefs de projets et autres consultants infrastructures IT mais aussi commerciaux face à la pénurie des talents dans le secteur de l’IT et du numérique ?
“Le digital est incontournable d’une manière générale, mais dans le recrutement plus que jamais ! On ne peut plus recruter si l’on ne dispose pas d’outils digitaux », affirme Laurence Dubois, une DRH expérimentée dans IT qui, avant de rejoindre Prodware, est passée par Atos, Cap Gemini ou encore Sopra Steria.
La DRH nous explique ainsi que le groupe est en train de mettre en place un logiciel ATS (ndlr, Applicant Tracking System) qui permet la simplification de la gestion des candidatures en favorisant notamment la multidiffusion des annonces d’emploi. Un outil bienvenu pour décharger les chargés de recrutement de la saisie manuelle des annonces dans une dizaine de jobboards différents. Un gain de temps appréciable. L’outil permet également de suivre la candidature, de planifier des entretiens, de faire le suivi de la communication avec le candidat. Adieu fichiers Excel pour réaliser des rapports sur le nombre de candidats rencontrés, de propositions faites, d’embauches effectives, etc. La solution automatise ces synthèses. Utilisable en version mobile, elle permet de suivre de n’importe où l’avancement des opérations ou de poster des vidéos sur l’entreprise pour la mettre en valeur. “C’est aussi une façon de travailler sa marque employeur », relève ainsi Laurence Dubois. L’ATS peut s’utiliser ensuite pour le onboarding et la mise en place de tout le parcours d’intégration.
Quand le recruteur devient marketeur
A côté de l’utilisation d’un ATS, incontournable pour une entreprise aux nombreux recrutements, la présence sur les réseaux sociaux, utilisés par la quasi-totalité des candidats, est indispensable aujourd’hui pour aller les chercher. “Si vous n’êtes pas sur ces réseaux, et si vous n’avez pas de site carrières, ça ne peut pas marcher ! » Mais il faut des annonces qui accrochent, utiliser les bons hashtags, les enrichir avec des vidéos et des photos, miser sur la créativité pour générer un maximum de candidatures. Laurence Dubois travaille d’ailleurs sur ces sujets en étroite collaborateur avec la direction marketing, qui lui apporte ses compétences et ses technicités. “Nous intégrons les techniques marketing que nous nous approprions pour l’expérience candidat. Il faut savoir se différencier. »
La DRH est allée encore plus loin en réalisant des campagnes de génération de leads candidats sur Linkedin. Elle en liste les avantages : générer des campagnes à moindre coût, développer et maximiser la marque employeur, apporter une bonne qualité de recrutement en général et une bonne expérience candidat.
Le niveau d’exigence des candidats augmente
Les rapports de force s’inversent. C’est l’entreprise qui est aujourd’hui “dans la séduction ». A quelles nouvelles exigences des candidats doit-elle faire face ?
- Parmi les premières questions posées par les candidats figurent celle sur le télétravail. Dans sa charte, Prodware propose 2 jours par semaine de travail à domicile, mais reste “souple », précise Laurence Dubois.
- Les candidats ont aujourd’hui des exigences sur le salaire, plus difficilement négociable qu’avant.
- Les questions liées au RSE et au respect de l’environnement par l’entreprise sont nombreuses.
- La formation et la montée en compétences font partie des demandes fortes. Prodware a établi des programmes de certification de ses collaborateurs, et travaille de fait en étroite collaboration avec Microsoft en particulier. L’ESN lance d’ailleurs une formation avec l’éditeur américain sur sa Power Platform (solution pour la construction d’applications et l’automatisation de tâches). “Nous allons recruter une quinzaine d’alternants en recherche d’emploi que nous allons former. Ils obtiendront un diplôme de développeur certifiant, reconnu par l’Etat », explique la DRH. L’ESN espère diversifier ainsi les profils, notamment féminins. Pour cela, elle s’appuie sur Social Builder, une association experte de l’accompagnement et de l’inclusion des femmes dans le numérique, et sur WebForce 3, un réseau de 50 écoles et CFA, qui forme aux métiers en tension du numérique. La formation devrait débuter en novembre.