(AFP) – Un record de 6,7 milliards d’euros et 4 000 emplois pérennes: la cinquième édition du sommet “Choose France”, qui se tient lundi au château de Versailles en présence d’Emmanuel Macron, va apporter son nouveau lot d’investissements étrangers en France, dans la santé, les services ou les nouvelles technologies. Par Valérie LEROUX
Ces annonces – 14 projets au total à travers le territoire – “confirment l’attractivité de notre pays dans les nouvelles technologies” et contribuent à sa “réindustrialisation“, s’est félicité la présidence française. Selon le quotidien Le Figaro, le plus gros projet, une usine de
semi-conducteurs pour un “investissement voisin de quatre milliards d’euros“, doit être annoncé lundi par STMicroelectronics, fabricant franco-italien de semi-conducteurs, et Global Foundries, fabricant américain de puces. Contacté par l’AFP, STMicroelectronics n’avait pas répondu dimanche soir. Emmanuel Macron doit effectuer un déplacement mardi à Grenoble (Isère) lié à cette annonce, poursuit le quotidien.
Fedex va créer de son côté 1 200 emplois permanents à Roissy (Val-d’Oise), l’espagnol Amadeus (gestion de réservations touristiques) 800 emplois, notamment à Sophia Antipolis (Alpes-Maritimes), le cabinet de conseil Accenture 500 en Bretagne et le vietnamien Vinfast (automobile) 350 à 400 dans des showrooms et ateliers, a par ailleurs détaillé l’Elysée.
Le groupe italien Iveco va développer son site de bus électriques de Rorthais (Deux-Sèvres) ainsi que ses sites d’Annonay (Ardèche) et Vénissieux (Rhône), a ajouté la présidence française.
Le géant britannique du médicament GlaxoSmithKline (GSK) va investir dans des essais cliniques, l’américain Collins Aerospace (avionique, systèmes d’information – groupe Raytheon Technologies) dans la recherche-développement et l’allemand Vorwerk, fabricant du Thermomix, se doter d’un deuxième site de production en Eure-et-Loir (à Donnemain-Saint-Mamès).
Le groupe néerlandais de travail temporaire Randstad va recruter par ailleurs 7 000 collaborateurs en CDI intérimaire d’ici la fin 2022.
Le sommet, destiné à vanter l’attractivité de la France, réunira 180 PDG de grands groupes étrangers autour du chef de l’Etat et des ministres de l’Economie Bruno Le Maire, de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher ou de l’Industrie Roland Lescure. Cette participation record – ils étaient 120 à 130 lors des précédentes éditions – montre un “très fort intérêt des patrons étrangers, suite à la réélection du président“, souligne l’Elysée.
“Mouiller le maillot”
La perte de la majorité absolue par le camp présidentiel à l’Assemblée nationale n’est absolument “pas un sujet”, assure un conseiller d’Emmanuel Macron. “Le président a été très clair sur ses valeurs et son ambition continue en matière économique (…) pas plus d’impôt, pas plus de dette (…) il n’y a pas d’inquiétude des grands patrons“, affirme-t-il.
Les dirigeants de Coca Cola, Disney, Siemens, Merck Allemagne, des banques américaines Citi, JP Morgan, Morgan Stanley, du conglomérat chinois Fosun ou du groupe australien de services financiers Macquarie se retrouveront sous les ors de Versailles.
Emmanuel Macron rencontrera aussi les “grands fonds souverains“, a précisé l’Elysée. Seront notamment présents ceux des Emirats, d’Arabie saoudite, du Koweït, du Qatar et de Corée, ainsi que des fonds canadiens.
Comme chaque année, il s’agit de “mouiller le maillot pour défendre la France auprès de ces acteurs étrangers“, relève la présidence.
Emmanuel Macron va dérouler son “agenda économique pour les cinq années à venir, notamment sur tout le caractère pro-business et pro-innovation de la France“, ajoute-t-elle.
La France s’enorgueillit d’être le pays le plus attractif en Europe pour les investisseurs étrangers par le nombre de projets – 1 222 en 2021 -, leur taille étant en revanche généralement plus petite, selon le baromètre du cabinet EY. Le pays bénéficie du “prolongement d’un effet Macron” de libéralisation du marché du travail et de baisse de la fiscalité des entreprises, quand le Royaume-Uni reste pénalisé par un “effet Brexit” et l’Allemagne par un “effet plein emploi” qui complique les recrutements, notait EY en mai.
Près de 80 projets d’investissements, représentant 12 milliards d’euros et 21.000 emplois, ont été annoncés dans le cadre des sommets “Choose France” depuis 2018. Sur ce total, 25 ont été complètement réalisés, 50 sont en cours de réalisation (dont une usine de batteries dans le Nord) et cinq ont été abandonnés ou reportés. Selon les projets, la part d’aides publiques s’élève de 5 à 10%.