Accueil Non classé 33 000 nouveaux emplois pour la filière Infrastructures Numériques à l’horizon 2030

33 000 nouveaux emplois pour la filière Infrastructures Numériques à l’horizon 2030

Ces perspectives d’emplois, présentées dans l’Observatoire annuel du Très Haut Débit d’InfraNum, sont notamment tirées par les territoires connectés, la 5G et les datacenters.

Dévoilé lors du TRIP de l’Avicca le 16 mai dernier, l’Observatoire, qui est construit en partenariat avec la Banque des Territoires et l’Avicca, fait état de 34,5 millions de locaux raccordables à la fibre optique fin 2022, soit une augmentation de 4,8 millions sur un an. A ce jour, ce sont près de 70 000 emplois qui sont mobilisés sur les chantiers du numérique (fibre optique, 4G/5G, datacenters et réseaux locaux d’équipements connectés).

Quelques chiffres du deuxième volet d’une étude prospective sur les besoins en emplois et compétences dans la filière à l’horizon 2030 ont été présentés dans le cadre de l’Observatoire par Hervé Rasclard, délégué général d’InfraNum. L’étude a été réalisée par le cabinet Katalyse dans le cadre de l’EDEC infrastructures du numérique, signé le 1er décembre 2021 avec l’Etat et les OPCO. 

L’enjeu de l’attractivité

Hervé Rasclard

« L’étude ne parle ni de résilience du réseau fibre optique ni du démontage du cuivre, secteurs où je pense qu’il existe des perspectives, précise-t-il. Globalement, elle nous enseigne que pour la filière, le besoin, à l’horizon 2030, est de plus de 30 000 nouveaux ETP, tirés principalement par les territoires connectés, la 5G et les datacenters. En même temps, elle nous alerte sur le fait qu’une entreprise sur trois est en train de se diversifier sur d’autres activités », analyse Hervé Rasclard. Il semble donc important d’accompagner la transition du secteur vers de nouveaux métiers et de renforcer son attractivité afin de répondre aux besoins de demain, en favorisant notamment la montée en compétences et la polyvalence et en adaptant l’offre de formation aux besoins.

Pour Alexandre Durand, délégué général adjoint d’InfraNum, les projets de diversification des entreprises des infrastructures du numérique constituent à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle : « On peut considérer que c’est pour elles une opportunité pour maintenir de l’emploi et continuer à créer de la valeur mais d’une autre côté, la question se pose de savoir si la filière n’aura pas besoin de ces bras dans l’avenir. Sachant que toutes les décisions qui doivent être prises, notamment sur l’aspect maintenance et résilience du réseau fibre et sur le démontage du réseau cuivre, peuvent potentiellement amener de forts besoins en main d’œuvre sur tout le territoire. On se demande si ces décisions n’interviendront pas trop tard et si ces compétences qui vont voguer vers d’autres horizons ne nous manqueront dans quelques années lorsqu’on aura besoin de ces bras, confie-t-il à Solutions Numériques. Les entreprises qui se diversifient le font, pour un grand nombre, vers tout ce qui est IRVE (infrastructures de recharge de véhicules électriques), secteur qui demande des compétences très similaires à celles de la fibre optique », précise-t-il.

 

Focus sur l’étude Katalyse

En 2022, le chantier de la fibre optique en France a mobilisé plus de 31 000 salariés. Les emplois liés au raccordement vont atteindre leur pic entre 2023 et 2024. La baisse des effectifs, notamment dans les métiers du raccordement final des abonnés, qui passeront de 15 000 à 2 000 emplois d’ici 2030, sera en partie compensée par la création de plus de 2 000 emplois dans la maintenance du réseau, qui s’ajouteront aux 4 500 existants. Au total, près 10 000 emplois seront maintenus sur le segment de la fibre à cet horizon.

Les emplois dans les réseaux locaux d’équipements connectés (RELEC) connaîtront la plus forte croissance entre 2022 et 2030. Ils seront multipliés par cinq et représenteront à terme la part d’emplois la plus importante de la filière avec près de 40 000 collaborateurs. Près de 6 000 ingénieurs et 12 000 techniciens de maintenance réparateurs d’équipements sont attendus en renfort sur les réseaux numériques d’ici 2030.

Les emplois dans les datacenters doubleront également sur cette période, passant de 11 500 aujourd’hui à plus de 20 000 en 2030. Ils concernent à 70% le niveau de technicien et se concentreront principalement en Ile-de-France et à Aix-Marseille. Ces profils seront cependant complexes à recruter compte-tenu du peu de formations existantes et des compétences spécifiques attendues.

 

Patricia Dreidemy