Alors que Lenovo est toujours le numéro 1 mondial des vendeurs de PC selon les derniers chiffres de Gartner, le constructeur asiatique licencie. Au total, 5 % de ses effectifs sont concernés.
« Lenovo a dû faire face à des challenges difficiles sur ces principaux marchés », a indiqué le 12 août le groupe chinois lors de l’annonce de ses résultats financiers pour son premier trimestre fiscal (clos le 30 juin dernier). Les ventes de PC et de tablettes sont à la baisse, et sur le marché des smartphones, la compétition s’accélère et la croissance ralentit, « spécialement en Chine », précise Lenovo. « Il y a eu des challenges macro économiques au Brésil et en Amérique latine, ainsi que d’importantes fluctuations de change, intensifiant la compétition qui a, en particulier, touché la profitabilité de Motorola [NDLR : le rachat effectif de Motorola a eu lieu le 1er octobre 2014 pour 2,91 milliards de dollars]. Enfin, Lenovo a connu une évolution rapide du paysage de la demande de technologie dans le secteur de l’entreprise. »
Malgré cet « environnement difficile », tel que le qualifie le fabricant, son activité PC a atteint une part mondiale record de 20,6 %. « Lenovo a gagné des parts dans toutes les zones géographiques et atteint la position de numéro 3 sur le marché américain (13 %). Lenovo a également renforcé sa position de n ° 3 sur le marché de la tablette. ». Quant au marché des smartphones, son volume de vente a augmenté de 68 % en dehors de la Chine.
Réorganisation et licenciements
Mais cela ne suffit pas. Les résultats financiers n’étant pas à la hauteur des espérances. Si le CA de Lenovo est à la hausse de 3 % s’établissant à 10,7 milliards de dollars, les bénéfices nets ont eux reculé de 51 %, à 105 millions de dollars. «Pour réaliser une croissance durable à long terme, nous devons prendre des mesures proactives et décisives dans chacun des secteurs d’activité », a déclaré Yuanqing Yang, président et directeur général de Lenovo.
Des mesures qui passent par la restructuration de l’entité Mobile Business Group (produits Motorola, téléphones mobiles Lenovo, tablettes Android et télévisions intelligentes) avec un alignement du développement, de la production et de la fabrication des smartphones, ainsi qu’une meilleure complémentarité entre Lenovo et Motorola : « Le portfolio de produits sera simplifié et rationnalisé, avec moins de modèles et mieux différenciés », a annoncé le groupe. Sur le marché du PC, le fabricant souhaite atteindre une part de marché de 30 % « en réduisant les coûts pour assurer une croissance durable et rentable ». Gagner en agilité, mieux tirer parti des technologies innovantes, d’Internet, s’axer davantage sur le client… Lenovo liste les efforts à fournir qui devraient permettre d’abaisser les dépenses de 650 millions de dollars au cours du deuxième semestre de l’exercice et d’environ 1,35 milliard sur une base annuelle.
Il faudra aussi en passer par la réduction d’effectif, environ 5 % des 60 000 salariés. Le coût de cette restructuration est estimé à 600 millions.
D’ores et déjà, les licenciements auraient commencé au siège de Motorola situé à Chicago, selon le Chicago Tribune, avec 500 renvois, soit 25 % des salariés dans cette ville américaine. Le journal indique que 20 % des employés de Motorola devraient être concernés par la réduction d’effectif. Rick Osterloh devrait garder sa place de président.
Dans un email très factuel envoyé aux employés, Yuanqing Yang a précisé : « Nous agirons avec logique et respect, rapidité et précision, clarté et cohérence. Quand nos efforts auront abouti, nous serons une entreprise plus agile, plus forte, mieux intégrée et alignée au niveau mondial.»