Les pros de la tech sont 1,4 fois plus susceptibles de « démissionner silencieusement » que le reste de la main-d’œuvre intellectuelle.
25 % des professionnels de l’IT envisagent sérieusement de quitter leur emploi actuel dans les six mois, selon le rapport « Defending IT Talent » (« Défendre les talents IT ») de la société technologique Ivanti publié le mois dernier. Pour mieux comprendre l’impact de
« l’Everywhere Work » (travail partout) sur les professionnels de l’IT, Ivanti a interrogé 1 800 professionnels et hauts responsables dans le monde. Aux Etats-Unis, le coût induit s’élèverait à plus de 145 milliards de dollars. Ce qui montre la nécessité, pour les entreprises, d’alléger la charge de travail des équipes IT, résultante du travail hybride et à distance.
Les professionnels IT sont 1,4 fois plus susceptibles de se désengager de leur travail et de « démissionner silencieusement » (quiet quitting) que le reste de la main-d’œuvre intellectuelle. Or à peine 8 % des entreprises privilégient l’automatisation des tâches répétitives en 2023, malgré son potentiel d’allégement de la charge de travail pour les équipes IT.
73 % d’augmentation de la charge de travail due au travail hybride ou à distance
Selon l’étude, les principales difficultés que rencontrent les professionnels de la tech et les experts en sécurité sont les suivantes :
-73 % d’augmentation de la charge de travail due au travail hybride ou à distance, ce qui conduit 1 personne sur 4 à faire état d’un épuisement professionnel ;
– 23 % citent la perte de connexion avec les collègues (mentionnée par seulement 17 % des employés de bureau) ;
-2,5 fois plus de chances de faire des journées à rallonge en télétravail ;
-parmi le quart de professionnels qui envisage de quitter leur emploi, 31 % disent que leur santé mentale est en souffrance.
Malgré ces difficultés, la grande majorité des professionnels IT (84 %) souhaite continuer à travailler à distance au moins une partie du temps.
Pour Jeff Abbott, PDG d’Ivanti, « les entreprises continuent à avoir du mal à conserver leurs talents IT (le problème dure depuis 10 ans), et cela se traduit par une perte de productivité qui affecte le chiffre d’affaires. Les entreprises doivent adopter l’automatisation pour alléger la charge de travail IT, ce qui créera un environnement capable de retenir les professionnels de qualité et leur offrir un avantage concurrentiel. »
Turnover dû au manque de ressources et de support
Le rapport souligne que le désengagement, la démission silencieuse et la rotation du personnel IT ne résultent pas du télétravail en lui-même, mais du manque de ressources, d’outils et de supports destinés à ce personnel. Il préconise de suivre 6 étapes pour améliorer la situation :
- diagnostiquer les points de tension au département IT : mener des enquêtes en interne et des entretiens en face à face, pour prendre le pouls du ressenti au travail, et pour noter les points de tension spécifiques causés par le travail hybride et à distance.
- inventorier les expériences propres aux techniciens : près d’un quart des professionnels IT signalent une plus grande insatisfaction concernant les outils qu’ils utilisent lorsqu’ils travaillent hors site. En assurant le suivi de l’expérience digitale des collaborateurs (Digital Employe Experience, DEX), les entreprises pourront identifier les domaines qui nécessitent d’être attentif ou d’investir.
- prioriser l’automatisation des workflows IT : investir dans une technologie capable de gérer automatiquement les tâches répétitives et appliquer l’automatisation des workflows aux activités des collaborateurs et aux workflows back-office.
- adopter des solutions proactives : pour réduire le volume de tickets de support, déployer « l’autoréparation », c’est-à-dire des systèmes qui combinent IA, machine learning et surveillance à distance pour éviter le ralentissement des technologies du lieu de travail avant même que le collaborateur en ait conscience.
- donner aux collaborateurs le choix de leur mode de travail afin d’améliorer le recrutement et la rétention des talents.
- encourager les échanges en face à face dans les équipes IT, afin de renforcer la confiance et la camaraderie.
Christine Calais