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La vidéoconférence : un marché en profond bouleversement

Vidéoconférence
Catalogne : gouverner par vidéoconférence et à distance avec les nouvelles technologies
La solution logicielle Intel Unite permet d'utiliser un simple mini-PC pour équiper une salle de vidéoconférence.
La solution logicielle Intel Unite permet d’utiliser un simple mini-PC pour équiper une salle de vidéoconférence.

Communications – Outils & solutions

 

Avec l’essor des mobiles, les échanges vidéo se sont généralisés dans notre vie quotidienne et, pour les entreprises, le ticket d’entrée des conférences vidéo est en train de chuter. Avec l’arrivée de solutions matérielles ou logicielles low-cost ainsi que de nombreux services Cloud en concurrence, ce marché est en pleine mutation.

 

Les atouts business des conférences vidéo et des équipements de téléprésence ne sont plus à prouver. Les économies générées sont tangibles et immédiate. Infocus estime à près de 31 000 $ les économies annuelles engendrées par un équipement pour une seule personne qui doit assister à une réunion par mois. Des gains qui proviennent pour moitié sur des économies réalisées sur les coûts directs (billets d’avion, nuits d’hôtel, locations de voiture, notes de frais) et pour moitié sur les coûts indirects (essentiellement les heures de travail perdues dans les transports). Le ROI (retour sur investissement) d’une installation est rapide lorsque chaque réunion implique le déplacement de plusieurs des participants. Néanmoins, beaucoup d’entreprises hésitent à se lancer car l’investissement initial est conséquent. L’investissement pour mettre en place une salle de videoconferencing immersive classique peut dépasser les 100 000 euros, et il faut bien évidemment installer autant de salles que l’on a d’établissements pour engranger les économies attendues.

Beaucoup d’entreprises ne peuvent doter chacun de leurs sites de tels équipements, et si le marché mondial des équipements de videoconferencing doit atteindre 6,4 milliards de dollars en 2020 selon IDC, celui-ci est en train de changer radicalement. Après deux années de baisse, avec -13,1 % en 2013 et -5 % en 2012, le marché global a enfin retrouvé la croissance en 2015 avec un gain de 2,4 %. Les ventes d’équipements de salle ont connu une croissance annuelle de 10,5 %, les systèmes de télé présence multi-codec de 20,6 %. Par contre, les ventes de systèmes personnels de videoconferencing se sont effondrées de 20,6 % en un an. Celles des équipements d’infrastructure vidéo ont chuté de 15,6 %. Pour expliquer ces chiffres très hétérogènes, Petr Jirovsky, directeur de recherche d’IDC, souligne que les entreprises sont en train de réévaluer leur stratégie d’achat d’équipement de videoconferencing, notamment afin de privilégier les solutions logicielles ainsi que les offres Cloud, bien moins coûteuses à court terme.

Equiper une salle de réunion pour 1 000 $, c’est possible

cx8000-01Si Cisco et Polycom dominent de la tête et des épaules le marché des équipements haut de gamme, une nouvelle série d’équipements est apparue ces dernières années, les solutions avoisinant les 1 000 $. C’est Google qui a inventé ce segment produit en 2014, en dévoilant une Chromebox for meetings. Il s’agit d’une version spécialisée du Chromebox dévoilé en 2011, ce mini-PC sous Chrome OS low-cost. Si celui-ci n’a pas véritablement bousculé le marché du PC, Google a repris ce hardware afin d’en faire un équipement pour salle de visioconférence à petit prix, sachant que c’est le logiciel Google Hangouts qui est alors utilisé pour porter les conférences vidéo. Les petits budgets se contenteront de la Chromebase, un PC écran tout-en-un de 24 pouces qui permettra à deux personnes d’organiser des conférences Hangouts comptant jusqu’à 25 participants. Pour véritablement équiper une salle de réunion, un Chromebox Asus connecté à une caméra HD 1080p, un haut-parleur et une télécommande ne reviennent qu’à 999 $. Le support est facturé 250 $ par an. Google positionne cet équipement pour les petites salles de réunion (jusqu’à 8 participants). Pour des salles plus importantes, le kit comprenant une Chromebox, une caméra mobile Logitech PTZ Pro, capable de faire des plans larges mais aussi zoomer sur un participant, deux haut-parleurs et une télécommande est facturé 1 999 $.

L’idée est séduisante et a été reprise par Intel qui propose le logiciel Unite, un logiciel de videoconferencing à installer sur un mini-PC connecté à un grand écran. Intel a même dévoilé un mini-PC à ses couleurs, le NUC5i5MYHE, mais Dell, Lenovo et HP ont immédiatement mis à leurs catalogues des mini-PC Unite.

Outre ces offres matérielles, le Cloud fournit de plus en plus une alternative aux entreprises qui ne souhaitent pas réaliser d’investissements lourds, à l’image de bien des TPE et de PME. Les solutions de Webconferencing profitent de plus en plus de l’accroissement des débits Internet et la vidéo est de plus en plus fréquemment proposée.

Les salles de videoconferencing haut de gamme, avec des équipement de présence performants présentent un réel ROI mais restent coûteuses à mettre en place pour beaucoup d'entreprises, qui se tournent de plus en plus vers des solutions desktop.
Les salles de videoconferencing haut de gamme, avec des équipement de présence performants présentent un réel ROI mais restent coûteuses à mettre en place pour beaucoup d’entreprises, qui se tournent de plus en plus vers des solutions desktop.

L’offre Cloud devient pléthorique

Nathalie Bouvier, responsable Marketing de Signaux Girod, constructeur français de panneaux routiers, a fait ainsi le choix de la solution OpenTouch conference d’Alcatel-Lucent en mode Cloud : « C’est un système que nous utilisons pour organiser des réunions internes entre nos 35 implantations en France et 8 à l’étranger. Ce système a fait ses preuves et il nous évite de nombreux déplacements. » Si, dans cette PME, les visioconférences n’ont pas totalement remplacé les conférences téléphoniques réalisées via les ‘pieuvres’ installées dans les salles de réunions, la fonction partage de documents est particulièrement prisée des utilisateurs d’OpenTouch conference. « Il suffit de partager l’URL de la conférence pour inviter les participants, c’est extrêmement simple à utiliser », ajoute la responsable marketing.

Le Cloud donne accès au videoconferencing à de nombreuses PME, et l’offre du marché est désormais pléthorique. Aux pionniers tels que WebEx, racheté par Cisco en 2007 ou GoToMeeting de Citrix sont venus s’ajouter de nombreux acteurs, dont l’éditeur Adobe avec Adobe Connect, IBM et de nombreuses startups : Fuze, IVCi, Lifesize, LookUp, MeetingBurner, Vidyo, Zoom. Les constructeurs d’équipements sont eux-aussi bien présents sur ce marché Cloud. Outre Cisco avec WebEx, Alcatel-Lucent propose son système OpenTouch Conference en mode Cloud, Avaya pousse sa solution Aura Conferencing via ses partenaires, tandis que HPE propose le service MyRoom et le constructeur d’imprimantes Brother OmniJoin. Polycom n’a pu laisser le champ libre à ses concurrents et propose lui-aussi une offre Cloud.

Tous ces acteurs vont bénéficier de la consumérisation du marché, car nous assistons ces dernières années à une véritable banalisation de la vidéo dans les échanges entre personnes. C’est notamment le cas des jeunes générations pour qui discuter via Skype, Hangouts ou Facetime est plus naturel que de passer un coup de fil. Néanmoins, les acteurs traditionnels du webconferencing peuvent se méfier de l’apparition de plateformes collaboratives de nouvelle génération comme Slack, HipChat ou, Office 365 et Google qui pourrait bien les rendre rapidement obsolètes.

Avec Hangouts, Google casse les prix du videoconferencing. L'offre est certes limitée à 25 participants, mais elle couvre l'essentiel des besoins des TPE et PME.
Avec Hangouts, Google casse les prix du videoconferencing. L’offre est certes limitée à 25 participants, mais elle couvre l’essentiel des besoins des TPE et PME.